conduisaient.
[Illustration: Carte des baies....]
PORT DE PLAISANCE DANS L'ILE DE TERRE-NEUVE.
La baie de Plaisance a 25 lieues de largeur a son entree et 50
lieues de profondeur. C'etait la residence du gouverneur francais,
M. de Brouillan.
Ainsi, du fond de la baie de la Trinite, ou d'Iberville avait pris
New Perlican, Bayever, Bridge, etc., jusqu'au fond de la baie meme de
Plaisance, a l'endroit que l'on appelait le port de Cromwell, il n'y a
qu'une lieue a traverser, tandis qu'en allant par mer, on trouverait 150
lieues de parcours.
M. d'Iberville s'etait donc rendu a Plaisance au mois d'aout 1697 pour
avoir des nouvelles; et, en attendant, il preparait l'expedition
de Bonavista, comme nous l'avons dit plus haut, pour consommer la
destruction des etablissements de Terre-Neuve.
Au bout de quelques semaines, les gens que d'Iberville avait laisses
sur les cotes pour detruire ce qui restait des possessions anglaises,
vinrent le rejoindre a Plaisance avec M. d'Amour de Plaine, leur
commandant.
Toute la troupe de M. d'Iberville se trouvait reunie autour de lui. Il y
avait plusieurs gentilshommes canadiens, quatre officiers des troupes du
roi, et enfin des hommes signales par les exploits les plus aventureux.
C'etait la plus intrepide reunion que l'on vit jamais en Canada. Choisis
parmi les meilleurs, M. d'Iberville, dans sa nouvelle expedition, les
avait formes encore a affronter les plus grandes fatigues. Nous aimons a
rappeler ici les noms qui nous ont ete conserves dans les relations, et
dont plusieurs sont encore dignement portes en Canada:
Le capitaine des Muys, MM. de Rancogne, d'Amour de Plaine, de Montigny,
de Bienville, frere du commandant, Boucher de La Perriere, Deschauffours
l'Hermite, Dugue de Boisbriant, et enfin Nescambiout, le chef des
Abenaquis, qui alla a Versailles quelques annees apres. Il fut presente
au roi et recut un sabre d'honneur.
Cette derniere campagne ne les avait pas seulement aguerris, elle leur
avait procure l'abondance. Ils n'en abusaient pas, etant soumis a la
plus stricte discipline, mais ils en profitaient pour se preparer aux
eventualites de l'avenir, achetant des armes excellentes, des vetements
et les fourrures necessaires pour les rudes climats du Nord.
Mais ce riche butin amena des difficultes auxquelles on etait loin de
s'attendre.
M. de Brouillan fit connaitre de la maniere la plus formelle qu'il
pretendait participer aux b
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