rbillon. Celui-ci n'en demandait pas
davantage pour terminer ses operations.
Je recus a Constantine, dans la maison de M. le docteur Ceccaldi
d'Evisa, chirurgien principal, l'hospitalite la plus affectueuse, et le
5 au matin, je partis pour Philippeville. Le bateau a vapeur d'Alger
partait le lendemain; un autre etait attendu qui devait appareiller le
8, directement pour Marseille. Les renforts assures, le but principal de
ma mission etant de hater leur arrivee, elle se trouvait remplie, et il
devenait inutile de faire une double traversee, et de passer par Alger.
Je resolus donc de partir par le bateau du 8; j'ecrivis, dans ce sens,
au gouverneur general, et je lui expediai immediatement mon ordonnance,
avec ma lettre et la depeche du general Herbillon. La reponse que j'ai
recue, loin d'exprimer aucun blame, est tres aimable et honorable pour
moi. On ne comprendrait pas, en effet, qu'on se soit plu a denaturer une
chose aussi simple, si depuis longtemps l'esprit de parti n'etait pas en
guerre ouverte avec l'impartialite et la bonne foi.[10]
[Note 10: Voyez aux Pieces justificatives mes interpellations au
ministre de la guerre.]
Le 7, les Corses residant a Philippeville m'offrirent un banquet.
C'etaient des soldats, des negociants, des marins; reunion touchante
qui, sur le sol d'Afrique, me rappelait l'accueil sympathique de l'ile
paternelle, a qui ma famille doit tant!
Le 8, je m'embarquai sur le _Sphinx_, pyroscaphe de la compagnie Bazin,
commandant Bonnefoi. Le temps etait gros et le vent contraire; mais,
grace a l'habilete et a la vieille experience de notre bon capitaine,
nous touchames a Marseille dans la nuit du 10 au 11.
A Paris, ou j'arrivais tres irrite de la position que l'on m'avait faite
en Afrique, contrairement aux promesses que j'avais recues, on
avait deja repandu, sur mon retour, les interpretations les plus
malveillantes. Un journal ministeriel avait publie un article injurieux,
et d'autres, sans meme s'enquerir des faits, ne m'avaient pas epargne.
Cependant, comme le ministere qui avait preside a mon depart n'etait
plus en fonctions, je crus devoir une visite au ministre de la guerre,
pour lui offrir un rapport circonstancie que j'avais prepare sur la
situation de la province de Constantine. M. d'Hautpoul se montra tres
affable, et comme il m'interrogeait sur mon retour, et qu'il paraissait
ignorer dans quels termes j'avais consenti a faire acte de presence
en Algerie, j'entrai dans quelque
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