eville a Alger.
Apparemment, elle n'offrait aucun danger, et, par consequent, il ne
pouvait y avoir aucun merite a la faire, puisque le but de ma mission
aupres du gouverneur general etait rempli par l'envoi des renforts que
j'avais rencontres en marche.
D'Alger, en tout cas, je fusse revenu en France. Le general Herbillon
le savait. Le president de la Republique et le Gouvernement savent
parfaitement aussi qu'a part mon droit de representant, que je n'ai
jamais aliene et que je n'alienerai jamais, il etait convenu, lorsque
j'ai quitte Paris, que je reviendrais d'Afrique quand je le jugerais
convenable, et sans qu'ils pussent y trouver a redire. (Rumeurs.)
Sans cela, il est evident que je ne serais pas parti, puisque j'aurais
sacrifie l'independance de mon mandat, a laquelle je tiens par-dessus
tout.
Je termine en demandant a M. le ministre de la guerre comment il se fait
qu'a mon arrivee a Paris, lorsque, sur sa demande (car je ne m'y croyais
nullement oblige), je lui ai communique l'ordre du general Herbillon,
prescrivant mon depart de Zaatcha pour Philippeville et Alger, il avait
repete a satiete que, sous le rapport militaire, les renforts etant
assures, il me trouvait parfaitement en regle? Vous m'avez dit, monsieur
le ministre, que j'etais parfaitement en regle. Si je ne me trompe,
l'opinion du gouverneur general de l'Algerie etait exprimee d'une
maniere analogue dans une depeche que M. le ministre de la guerre doit
avoir entre les mains. Et comment se fait-il alors qu'il ait appose son
contre-seing a la revocation qui a paru au _Moniteur!_
Ou M. le ministre de la guerre a change d'avis a mon egard avec une
etrange soudainete, ou il a valide une mesure qu'il savait etre une
injustice, une indignite, et qui, a part l'effet moral, me touche fort
peu, car je ne tenais nullement a ma qualite d'officier au _titre
etranger_.
Vous comprendrez, citoyens representants, le sentiment qui m'a fait
entrer dans ces developpements, bien que, au point de vue du droit, ils
soient tout a fait superflus.
Le principe qui domine tout le reste, c'est celui de l'independance de
notre caractere. Il est bon, en tout cas, que les droits de ceux d'entre
nous qui sont ou qui seraient, a l'avenir, envoyes en mission, soient
fixes; et c'est pour cela que j'aurai l'honneur, apres la discussion, de
presenter a l'Assemblee un ordre du jour motive.
_M. le President._--La parole est a M. le ministre de la guerre.
_M. d'Hautpoul, m
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