s developpements, et je lui parlai
incidemment de l'ordre du general Herbillon, prescrivant mon depart de
Zaatcha pour Alger. Il demanda a le voir. Voulant maintenir intact mon
droit de representant du Peuple, je lui declarai d'abord que je ne m'y
croyais pas oblige; mais comme il y mettait une certaine insistance
affectueuse et parfaitement convenable, je consentis a le lui
communiquer. En le voyant, il s'ecria, a plusieurs reprises, non pas
comme il l'a dit a la tribune: _Cet ordre vous couvre_, mais: _Vous
etes parfaitement_ _en regle_; et il me pria de le lui laisser, pour le
montrer au president de la Republique, qu'il m'engageait fortement a
aller voir. Sous l'impression de mon juste ressentiment de la maniere
dont j'avais ete traite, il ne pouvait entrer dans mes vues de me
presenter a l'Elysee, et c'est probablement ce qui a rendu possible
un scandale que je deplore et que j'ai la conscience de ne pas avoir
provoque. Ma lettre a _la Patrie_[11], dont a parle M. d'Hautpoul,
n'etait qu'une reponse aux attaques dont j'avais ete l'objet, et dont
certains organes de la presse gouvernementale ne s'etaient pas fait
faute. La conviction qui resulte pour moi de mon entrevue avec
le ministre de la guerre, c'est que, bien qu'il ait assume la
responsabilite de l'affront public qui m'a ete fait, c'est a d'autres
qu'il doit etre attribue. Des informations ulterieures m'ont prouve que
je ne m'etais pas trompe.
[Note 11: Voyez aux Pieces justificatives.]
Quoi qu'il en soit, je recus, le lendemain, avec une lettre du general
Bertrand, directeur du personnel, le decret qui parut le surlendemain
au _Moniteur_, signe Louis-Napoleon Bonaparte, et portant en tete
la devise: Fraternite! Sa legalite, de l'avis de bien des personnes
competentes, aurait pu etre contestee sous plus d'un rapport, mais
ayant, en tout cas, l'intention de donner au gouvernement ma demission,
je ne crus pas devoir lui disputer mon epaulette _au titre etranger_. On
peut voir, aux Pieces justificatives, ces divers documents, ainsi que ma
reponse au general Bertrand, que plusieurs journaux ont reproduite.
On y trouvera aussi le texte, d'apres le _Moniteur_, de mes
interpellations qui eurent lieu a l'Assemblee nationale, le 22 novembre,
et celui de la reponse de M. d'Hautpoul.
En terminant, on me permettra quelques courtes observations au sujet de
ce discours du ministre de la guerre. N'etait-il pas, au moins, etrange
de venir dire serieusement a l'Assembl
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