sont sur le point de courir des dangers (Mouvement.)
Je desire, citoyens representants, qu'on ne se meprenne pas sur
la portee de mes paroles. L'indigne maniere dont j'ai ete traite,
l'injustice et l'ingratitude dont j'ai a me plaindre, ont pu modifier
mes sentiments envers mon parent, Louis-Napoleon Bonaparte, mais non
envers le president de la Republique. Tant qu'il saura maintenir la
constitution, ou que la majorite de l'Assemblee declarera qu'il l'a
maintenue, je le soutiendrai vigoureusement, tout en conservant, bien
entendu, ma liberte d'appreciation parlementaire.
Mais c'est de ses conseillers, ministres ou autres, de ses familiers
surtout que je me defie. Leur persistance a eloigner tout ce qui
naturellement etait interesse a l'eclat du drapeau populaire releve
le 10 decembre suffit pour justifier mes defiances. A mon cousin et
collegue, Napoleon Bonaparte, comme a moi, ils ont fait donner une
mission, dont ils se sont ensuite subrepticement efforces de rendre
l'accomplissement impossible.
_Et si vous exigez que je vous nomme celui a qui l'on doit attribuer
principalement tout ce que le president fait de deplorable, je le
nommerai._
_De toutes parts._--Oui! oui! Nommez!
_M. Pierre Bonaparte._--Eh bien! c'est M. Fialin, _dit_ de Persigny!
_M. le President._--J'arrete ici l'orateur en lui rappelant qu'aux
termes de l'article 79 du reglement, les interpellations de representant
a representant sont interdites. Il a demande l'autorisation
d'interpeller le ministre de la guerre sur un acte qu'il a determine, et
sur lequel il demande des explications; je l'invite a se renfermer
dans les termes de ses interpellations; il ne peut interpeller un
representant, le reglement est formel.
_M. Pierre Bonaparte._--Je m'y renfermerai, monsieur le president;
mais je prends la liberte de vous faire observer que ce n'est pas une
interpellation, mais une designation.
_M. le President._--C'est une veritable interpellation.
_M. Pierre Bonaparte._--C'est une designation.
Au point de vue militaire, et abstraction faite de ma qualite de membre
de cette Assemblee, on dirait vraiment que l'acharnement des partis se
plait a denaturer les choses les plus simples.
Du camp de Zaatcha a Philippeville il y a onze etapes. Je suis parti de
Zaatcha, escortant un convoi, et avec l'ordre, que voici, du general
Herbillon de me rendre a Alger. La seule partie de cet ordre que je
n'ai point executee, c'est la traversee de Philipp
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