onstituante, et par consequent avant l'abrogation de la loi
qui privait les membres de ma famille de leurs droits de citoyen.
Je rappellerai que ne m'accommodant nullement, comme representant du
peuple, comme neveu de l'empereur Napoleon, et comme fils de Lucien
Bonaparte, de cet etat d'officier _au titre etranger_, il y a deja
longtemps qu'a deux reprises differentes j'avais donne ma demission, et
que ce n'est que pour ceder aux instances reiterees et pressantes du
president de la Republique que je l'avais retiree. Arrive avant hier a
Paris, je me suis rendu hier chez le ministre de la guerre, et je lui ai
declare que si je ne donnais pas encore, definitivement, ma demission,
c'etait pour ne point faire de scandale. Il parait que d'autres n'ont
point ete arretes par cette consideration, et si je regrette ma bonhomie
qui leur a permis de me prevenir, je ne leur en veux pas autrement, car
je suis debarrasse d'une position qui n'etait ni normale, ni convenable,
et que, sous aucun pretexte, je n'aurais plus gardee longtemps.
Un mot maintenant du decret presidentiel:
Il n'est pas vrai, et cela importe peu, que ce soit sur ma demande
qu'une mission en Algerie m'a ete donnee. Elle m'a ete instamment
proposee par le president de la Republique, comme le prouve la lettre
qu'il me faisait ecrire par M. Ferdinand Barrot dans les Ardennes, ou
j'avais ete passer le temps de prorogation de l'Assemblee.
En second lieu, il n'est pas vrai que je me sois engage a remplir un
service, dont la duree aurait pu etre fixee par le gouvernement. Ma
mission qui, d'apres la loi electorale organique, n'aurait pu, en tous
cas, durer plus de six mois, etait temporaire, indeterminee, gratuite et
dependante de ma volonte. On concevrait meme difficilement qu'il eut pu
en etre autrement.
D'un autre cote, mon grade de chef de bataillon au titre etranger ne
me depouillait pas apparemment de mon caractere de membre du pouvoir
legislatif; et quoi qu'en dise le president de la Republique, dont
les decrets, grace a Dieu, n'ont pas encore force de loi, j'etais
parfaitement le maitre de revenir, sans l'autorisation de personne,
sieger a mon poste le plus important, a l'Assemblee nationale, et
j'etais seul juge de l'opportunite de mon retour. Du reste, le but de la
mission que m'avait donnee le general Herbillon etait rempli, du moment
que les renforts qu'il attendait, et que j'avais rencontres en marche,
etaient assures.
Enfin, si nos gouvernants ava
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