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nous echappat... La seule porte qui donnait dans ce bout de cour
etait celle de la chambre du garde, et la porte en etait fermee.
On en avait retrouve la clef dans la poche du garde...
Tout de meme, comme ce raisonnement de Bernier, qui a premiere vue
paraissait logique, conduisait a dire qu'on avait tue a coups
d'armes a feu un homme mort d'un coup de couteau, le juge
d'instruction ne s'y arreta pas longtemps. Et il fut evident pour
tous, des midi, que ce magistrat etait persuade que nous avions
rate "le fuyard"et que nous avions trouve la un cadavre qui
n'avait rien a voir avec "notre affaire". Pour lui, le cadavre du
garde etait une autre affaire. Il voulut le prouver sans plus
tarder, et il est probable que "cette nouvelle affaire"
correspondait avec des idees qu'il avait depuis quelques jours sur
les moeurs du garde, sur ses frequentations, sur la recente
intrigue qu'il entretenait avec la femme du proprietaire de
l'auberge du "Donjon", et corroborait egalement les rapports qu'on
avait du lui faire relativement aux menaces de mort proferees par
le pere Mathieu a l'adresse du garde, car a une heure apres-midi
le pere Mathieu, malgre ses gemissements de rhumatisant et les
protestations de sa femme, etait arrete et conduit sous bonne
escorte a Corbeil. On n'avait cependant rien decouvert chez lui de
compromettant; mais des propos tenus, encore la veille, a des
rouliers qui les repeterent, le compromirent plus que si l'on
avait trouve dans sa paillasse le couteau qui avait tue "l'homme
vert".
Nous en etions la, ahuris de tant d'evenements aussi terribles
qu'inexplicables, quand, pour mettre le comble a la stupefaction
de tous, nous vimes arriver au chateau Frederic Larsan, qui en
etait parti aussitot apres avoir vu le juge d'instruction et qui
en revenait, accompagne d'un employe du chemin de fer.
Nous etions alors dans le vestibule avec Arthur Rance, discutant
de la culpabilite et de l'innocence du pere Mathieu (du moins
Arthur Rance et moi etions seuls a discuter, car Rouletabille
semblait parti pour quelque reve lointain et ne s'occupait en
aucune facon de ce que nous disions). Le juge d'instruction et son
greffier se trouvaient dans le petit salon vert ou Robert Darzac
nous avait introduits quand nous etions arrives pour la premiere
fois au Glandier. Le pere Jacques, mande par le juge, venait
d'entrer dans le petit salon; M. Robert Darzac etait en haut, dans
la chambre de Mlle Stangerson, avec M. Stange
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