police de l'etat d'Ohio
avait, un beau jour, mis la main sur l'exceptionnel bandit; mais,
le lendemain, il s'echappait encore... Ballmeyer, il faudrait un
volume pour parler ici de Ballmeyer, et c'est cet homme qui etait
devenu Frederic Larsan! ... Et c'est ce petit gamin de
Rouletabille qui avait decouvert cela! ... Et c'est lui aussi, ce
moutard, qui, connaissant le passe d'un Ballmeyer, lui permettait,
une fois de plus, de faire la nique a la societe, en lui
fournissant le moyen de s'echapper! A ce dernier point de vue, je
ne pouvais qu'admirer Rouletabille, car je savais que son dessein
etait de servir jusqu'au bout M. Robert Darzac et Mlle Stangerson
en les debarrassant du bandit _sans qu'il parlat._
On n'etait pas encore remis d'une pareille revelation, et
j'entendais deja les plus presses s'ecrier: "En admettant que
l'assassin soit Frederic Larsan, cela ne nous explique pas comment
il est sorti de la Chambre Jaune! ..." quand l'audience fut
reprise.
*
Rouletabille fut appele immediatement a la barre et
soninterrogatoire, car il s'agissait la plutot d'un interrogatoire
que d'unedeposition, reprit.
Le president:
"Vous nous avez dit tout a l'heure, monsieur, qu'il etait
impossible de s'enfuir du bout de cour. J'admets, avec vous, je
veux bien admettre que, puisque Frederic Larsan se trouvait penche
a sa fenetre, au-dessus de vous, il fut encore dans ce bout de
cour; mais, pour se trouver a sa fenetre, il lui avait fallu
quitter ce bout de cour. Il s'etait donc enfui! Et comment?"
Rouletabille:
"J'ai dit qu'il n'avait pu s'enfuir "normalement..." Il s'est donc
enfui "anormalement"! Car le bout de cour, je l'ai dit aussi,
n'etait que "quasi" ferme tandis que la "Chambre Jaune" l'etait
tout a fait. On pouvait grimper au mur, chose impossible dans la
"Chambre Jaune", se jeter sur la terrasse et de la, pendant que
nous etions penches sur le cadavre du garde, penetrer de la
terrasse dans la galerie par la fenetre qui donne juste au-dessus.
Larsan n'avait plus qu'un pas a faire pour etre dans sa chambre,
ouvrir sa fenetre et nous parler. Ceci n'etait qu'un jeu d'enfant
pour un acrobate de la force de Ballmeyer. Et, monsieur le
president, voici la preuve de ce que j'avance."
Ici, Rouletabille tira de la poche de son veston, un petit paquet
qu'il ouvrit, et dont il tira une cheville.
"Tenez, monsieur le president, voici une cheville qui s'adapte
parfaitement dans un trou que l'on trouve encore dans l
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