ois repetes de _Vive la republique!_ accompagnerent ces
dernieres paroles.
Ainsi se termina la longue et memorable session de la convention
nationale. L'assemblee constituante avait eu l'ancienne organisation
feodale a detruire, et une organisation nouvelle a fonder: l'assemblee
legislative avait eu cette organisation a essayer, en presence du roi
laisse dans la constitution. Apres un essai de quelques mois, elle
reconnut et declara l'incompatibilite du roi avec les institutions
nouvelles, et sa complicite avec l'Europe conjuree; elle suspendit le
roi et la constitution, et se demit. La convention trouva donc un roi
detrone, une constitution annulee, la guerre declaree a l'Europe, et
pour toute ressource, une administration entierement detruite, un papier
monnaie discredite, de vieux cadres de regimens uses et vides. Ainsi, ce
n'etait point la liberte qu'elle avait a proclamer en presence d'un
trone affaibli et meprise, c'etait la liberte qu'elle avait a defendre
contre l'Europe entiere, et cette tache etait bien autre! Sans
s'epouvanter un instant, elle proclama la republique a la face des
armees ennemies; puis elle immola le roi pour se fermer toute retraite;
elle s'empara ensuite de tous les pouvoirs, et se constitua en
dictature. Des voix s'eleverent dans son sein, qui parlaient d'humanite
quand elle ne voulait entendre parler que d'energie, elle les etouffa.
Bientot cette dictature qu'elle s'etait arrogee sur la France par le
besoin de la conservation commune, douze membres se l'arrogerent sur
elle, par la meme raison et par le meme besoin. Des Alpes a la mer, des
Pyrenees au Rhin, ces douze dictateurs s'emparerent de tout, hommes et
choses, et commencerent avec les nations de l'Europe la lutte la plus
terrible et la plus grande dont l'histoire fasse mention. Pour rester
directeurs supremes de cette oeuvre immense, ils immolerent
alternativement tous les partis; et, suivant la condition humaine, ils
eurent les exces de leurs qualites. Ces qualites etaient la force et
l'energie, l'exces fut la cruaute. Ils verserent des torrens de sang,
jusqu'a ce que, devenus inutiles par la victoire, et odieux par l'abus
de la force, ils succomberent. La convention reprit alors pour elle la
dictature, et commenca peu a peu a relacher les ressorts de son
administration terrible. Rassuree par la victoire, elle ecouta
l'humanite, et se livra a son esprit de regeneration. Tout ce qu'il y a
de bon et de grand, elle le souhaita, et l'e
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