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les auteurs, et on annonce un rapport de sa part pour le lendemain. La
convention declare en attendant que la section de la Fraternite a bien
merite de la patrie.
Le soir du meme jour, grand tumulte a la municipalite contre la section de
la Fraternite, qui a, dit-on, calomnie le maire et les patriotes, en
supposant qu'ils veulent egorger la representation nationale. De ce que le
projet n'avait ete qu'une proposition, combattue d'ailleurs par le maire,
Chaumette et la commune induisaient que c'etait une calomnie que de
supposer une conspiration reelle. Sans doute ce n'en etait pas une dans le
vrai sens du mot, ce n'etait pas une de ces conspirations profondement et
secretement ourdies comme on les fait dans les palais, mais c'etait une de
ces conspirations telles que la multitude d'une grande ville en peut
former; c'etait le commencement de ces mouvemens populaires,
tumultueusement proposes, et tumultueusement executes par la foule
entrainee, comme au 14 juillet et au 10 aout. En ce sens, il s'agissait
d'une veritable conspiration. Mais celles-la, il est inutile de vouloir
les arreter, car elles ne surprennent pas l'autorite ignorante et
endormie, mais elles emportent ouvertement et a la face du ciel l'autorite
avertie et eveillee.
Le lendemain 24, deux autres sections, celles des Tuileries et de la
Butte-des-Moulins, se joignirent a celle de la Fraternite pour denoncer
les memes faits. "Si la raison ne peut l'emporter, disait la
Butte-des-Moulins, faites un appel aux bons citoyens de Paris, et d'avance
nous pouvons vous assurer que notre section ne contribuera pas peu a faire
rentrer dans la poussiere ces royalistes deguises qui prennent insolemment
le titre de _sans-culottes_." Le meme jour, le maire ecrivit a l'assemblee
pour expliquer ce qui s'etait passe a la mairie. "Ce n'etait pas,
disait-il, un complot, c'etait une simple deliberation sur la composition
de la liste des suspects. Quelques _mauvaises tetes_ avaient bien
interrompu la deliberation par quelques propositions deraisonnables, mais
lui, Pache, avait rappele a l'ordre ceux qui s'en ecartaient, et ces
mouvemens d'imagination n'avaient eu aucune suite." On tint peu de compte
de la lettre de Pache, et on ecouta la commission des douze, qui se
presenta pour proposer un decret de surete generale. Ce decret mettait la
representation nationale, et les depots renfermant le tresor public, sous
la sauvegarde des bons citoyens. Tous devaient, a l'appel du tambo
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