e son cote contre
l'autorite de la convention. A Lyon enfin, ou les sections regnaient en
souveraines depuis le combat du 29 mai, on recut et on envoya des deputes
pour se concerter avec Marseille, Bordeaux et Caen; on instruisit
sur-le-champ une procedure contre Chalier, president du club Jacobin, et
contre plusieurs autres montagnards. Il ne restait donc sous l'autorite
de la convention que les departemens du Nord, et ceux qui composaient le
bassin de la Seine. Les departemens insurges s'elevaient a soixante ou
soixante-dix, et Paris devait, avec quinze ou vingt, resister a tous les
autres, et continuer la guerre avec l'Europe.
A Paris, les avis etaient partages sur les moyens a prendre dans ce peril.
Les membres du comite de salut public, Cambon, Barrere, Breard, Treilhard,
Mathieu, patriotes accredites, quoiqu'ils eussent improuve le 2 juin,
auraient voulu qu'on employat les voies de conciliation. Il fallait,
suivant eux, prouver la liberte de la convention par des mesures
energiques contre les agitateurs, et, au lieu d'irriter les departemens
par des decrets severes, les ramener en leur montrant le danger d'une
guerre civile en presence de l'etranger. Barrere proposa, au nom du comite
de salut public, un projet de decret tout a fait concu dans cet esprit.
Dans ce projet, les comites revolutionnaires, qui s'etaient rendus si
redoutables par leurs nombreuses arrestations, devaient etre casses dans
toute la France, ou ramenes au but de leur institution, qui etait la
surveillance des etrangers suspects; les assemblees primaires devaient
etre reunies a Paris pour nommer un autre commandant de la force armee, a
la place d'Henriot, qui etait de la nomination des insurges; enfin, trente
deputes devaient etre envoyes aux departemens comme otages. Ces mesures
semblaient propres a calmer et a rassurer les departemens. La suppression
des comites revolutionnaires mettait un terme a l'inquisition exercee
contre les suspects; le choix d'un bon commandant assurait l'ordre a
Paris; les trente deputes envoyes devaient servir a la fois d'otages et de
conciliateurs. Mais la Montagne n'etait pas du tout disposee a negocier.
Usant avec hauteur de ce qu'elle appelait l'autorite nationale, elle
repoussa tous les moyens de conciliation. Robespierre fit ajourner le
projet du comite. Danton, elevant encore sa voix dans cette circonstance
perilleuse, rappela les crises fameuses de la revolution, les dangers de
septembre au moment de l'invasio
|