tes de la commune furent donc congedies sans avoir rien obtenu.
Tout le reste de la journee du 25 et toute la journee du lendemain 26, se
passerent en scenes tumultueuses dans les sections. On se battait de
toutes parts, et les deux opinions avaient alternativement le dessus,
suivant l'heure du jour, et suivant le nombre variable des membres de
chaque parti. La commune continuait d'envoyer des deputes pour s'enquerir
de l'etat d'Hebert. Une fois on l'avait trouve reposant; une autre fois il
avait prie la commune d'etre tranquille sur son compte. On se plaignait
qu'il fut sur un miserable grabat. Des sections le prenaient sous leur
protection; d'autres se preparaient a demander de nouveau son
elargissement, et avec plus d'energie que ne l'avait fait la municipalite;
enfin des femmes, courant les carrefours avec un drapeau, voulaient
entrainer le peuple a l'Abbaye pour delivrer son magistrat cheri.
Le 27, le tumulte fut pousse a son comble. On se portait d'une section a
l'autre pour y decider l'avantage en s'y battant a coups de chaise. Enfin
vers le soir, a peu pres vingt-huit sections avaient concouru a emettre le
voeu de l'elargissement d'Hebert, et a rediger une petition imperative a
la convention. La commission des douze, voyant quel desordre se preparait,
avait signifie au commandant de service de requerir la force armee de
trois sections, et elle avait eu soin de designer les sections de la
Butte-des-Moulins, de Lepelletier et du Mail, qui etaient les plus
devouees au cote droit, et pretes meme a se battre pour lui. Ces trois
sections s'empresserent d'accourir, et se placerent, vers les six heures
du soir, 27 mai, dans les cours du Palais-National, du cote du Carrousel,
avec leurs armes et leurs canons, meches allumees. Elles composaient ainsi
une force imposante, et capable de proteger la representation nationale.
Mais la foule qui se pressait autour de leurs rangs et aux diverses portes
du palais, le tumulte qui regnait, la difficulte qu'on avait a penetrer
dans la salle, donnaient a cette scene les apparences d'un siege. Quelques
deputes avaient eu de la peine a entrer, avaient meme essuye quelques
insultes au milieu de cette populace, et ils etaient venus repandre le
trouble dans l'assemblee, en disant qu'elle etait assiegee. Il n'en etait
rien pourtant, et si les portes etaient obstruees, elles n'etaient
cependant pas interdites. Mais les apparences suffisaient aux imaginations
irritees, et le desordre regnait
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