levee a
l'occasion du canon d'alarme. Dufriche-Valaze demande aussitot qu'on
s'enquiere des auteurs de ce mouvement, qu'on recherche les coupables qui
ont sonne le tocsin, et qu'on arrete le commandant-general, assez
audacieux pour faire tirer le canon d'alarme sans decret de la convention.
A cette demande, les tribunes et le cote gauche poussent des cris auxquels
il etait naturel de s'attendre. Valaze ne se decourage pas; il dit qu'on
ne le fera pas renoncer a son caractere, qu'il est le representant de
vingt-cinq millions d'hommes, et qu'il fera son devoir jusqu'au bout; il
demande enfin qu'on entende sur-le-champ cette commission des douze si
calomniee, et qu'on ecoute son rapport, car ce qui arrive est la preuve
des complots qu'elle n'a cesse de denoncer. Thuriot veut repondre a
Valaze, la lutte s'engage et le tumulte commence. Mathieu et Cambon
tachent de se porter pour mediateurs; ils reclament le silence des
tribunes, la moderation des orateurs de la droite, et s'efforcent de faire
sentir que dans le moment actuel un combat dans la capitale serait mortel
pour la cause de la revolution, que le calme est le seul moyen de
maintenir la dignite de la convention, et que la dignite est pour elle le
seul moyen de se faire respecter par les malveillans. Vergniaud, dispose
comme Mathieu et Cambon a employer les moyens conciliatoires, dit qu'il
regarde aussi comme mortel a la liberte et a la revolution le combat pret
a s'engager; il se borne donc a reprocher moderement a Thuriot d'avoir
aggrave les dangers de la commission des douze, en la peignant comme le
fleau de la France dans un moment ou tous les mouvemens populaires sont
diriges contre elle. Il pense qu'il faut la dissoudre si elle a commis des
actes arbitraires, mais l'entendre auparavant; et, comme son rapport
serait inevitablement de nature a exciter les passions, il demande qu'on
en renvoie l'audition et la discussion a un jour plus calme. C'est, selon
lui, le seul moyen de maintenir la dignite de l'assemblee et de prouver sa
liberte. Pour le moment, il importe avant tout de savoir qui a donne dans
Paris l'ordre de sonner le tocsin et de tirer le canon d'alarme; on ne
peut donc se dispenser de mander a la barre le commandant-general
provisoire. "Je vous repete, s'ecria Vergniaud en finissant, que, quelle
que fut l'issue du combat qui s'engagerait aujourd'hui, il amenerait la
perte de la liberte; jurons donc de rester fermes a notre devoir, et de
mourir tous a notr
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