nd la parole, et declare au conseil general
que le peuple de Paris, blesse dans ses droits, vient annuler toutes les
autorites constituees. Le vice-president du conseil demande a connaitre
les pouvoirs du comite. Il les verifie, et y trouvant exprime le voeu de
trente-trois sections de Paris, il declare que la majorite des sections
annule les autorites constituees. En consequence, le conseil general, le
bureau, se retirent. Dobsen, avec les commissaires, prend la place vacante
aux cris de _vive la republique!_ Il consulte ensuite la nouvelle
assemblee, et lui propose de reintegrer la municipalite et le conseil
general dans leurs fonctions, vu que l'un et l'autre n'ont jamais manque a
leurs devoirs envers le peuple. Aussitot en effet on reintegre l'ancienne
municipalite avec l'ancien conseil general, au milieu des plus vifs
applaudissements. Ces formalites apparentes n'avaient d'autre but que de
renouveler les pouvoirs municipaux, et de les rendre illimites et
suffisants pour l'insurrection. Immediatement apres, on designe un nouveau
commandant-general provisoire: c'est le nomme Henriot, homme grossier,
devoue a la commune, et commandant du bataillon des sans-culottes. Pour
s'assurer ensuite le secours du peuple, et le maintenir sous les armes
pendant ces momens d'agitation, on arrete qu'il sera donne quarante sous
par jour a tous les citoyens peu aises qui seront de service, et que ces
quarante sous seront pris immediatement sur le produit de l'emprunt force
sur les riches. C'etait un moyen assure d'appeler au secours de la
commune, et contre la bourgeoisie des sections, tous les ouvriers qui
aimaient mieux gagner quarante sous en prenant part a des mouvemens
revolutionnaires, que d'en gagner trente en se livrant a leurs travaux
accoutumes.
Pendant qu'on prenait toutes ces determinations a la commune, les citoyens
de la capitale se reunissaient au bruit du tocsin, et se rendaient en
armes autour du drapeau, place a la porte de chaque capitaine de section.
Un grand nombre etaient incertains de ce qu'il fallait penser de ces
mouvemens; beaucoup d'entre eux meme se demandaient pourquoi on les
reunissait, et ignoraient les mesures prises la nuit dans les sections
et a la commune. Dans cette disposition, ils etaient incapables d'agir et
de resistera ce qui se ferait contre leur opinion, et ils devaient, tout
en desapprouvant l'insurrection, la seconder de leur presence. Plus de
quatre-vingt mille hommes en armes parcouraient
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