du comite de salut public, de proposer aux uns un sacrifice que les autres
n'avaient pas la generosite d'accepter. Barrere redige donc un projet pour
proposer aux vingt-deux et aux membres de la commission des douze de se
demettre volontairement de leurs fonctions.
Dans ce moment, le projet definitif de la seconde insurrection s'arretait
a l'assemblee de l'Eveche. On se plaignait, la, ainsi qu'aux Jacobins, de
ce que l'energie de Danton s'etait ralentie depuis l'abolition de la
commission des douze. Marat proposait d'aller exiger de la convention la
mise en accusation des vingt-deux, et conseillait de l'exiger par force.
On redigeait meme une petition courte et energique pour cet objet. On
arretait le plan de l'insurrection, non dans l'assemblee, mais dans le
comite d'execution, charge de ce qu'on appelait _les moyens de salut
public_, et compose des Varlet, des Dobsen, des Gusman, et de tous ces
hommes qui s'etaient constamment agites depuis le 21 janvier. Ce comite
decida de faire entourer la convention par la force armee, et de consigner
ses membres dans la salle, jusqu'a ce qu'elle eut rendu le decret exige.
Pour cela, on devait faire rentrer dans Paris les bataillons destines pour
la Vendee, qu'on avait eu soin de retenir, sous divers pretextes, dans les
casernes de Courbevoie. On croyait pouvoir obtenir de ces bataillons, et
de quelques autres dont on disposait, ce qu'on n'aurait peut-etre pas
obtenu de la garde des sections. En entourant le Palais-National de ces
hommes devoues, et en maintenant, comme au 31 mai, le reste de la force
armee dans la docilite et l'ignorance, on devait facilement venir a bout
de la resistance de la convention. C'est Henriot qui fut encore charge de
commander les troupes autour du Palais-National.
C'etait la ce qu'on s'etait promis pour le lendemain dimanche 2 juin; mais
dans la soiree du samedi on voulait voir si une derniere demarche ne
suffirait pas, et essayer quelques nouvelles sommations. Dans cette
soiree, en effet, on fait battre la generale et sonner le tocsin, et le
comite de salut public s'empresse de convoquer la convention, pour sieger
au milieu de cette nouvelle tempete.
Dans ce moment, les girondins, reunis une derniere fois, dinaient
ensemble, pour se consulter sur ce qui leur restait a faire. Il etait
evident a leurs yeux que l'insurrection actuelle ne pouvait plus avoir
pour objet, ni _des presses a briser_, comme avait dit Danton, ni une
commission a supprimer
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