ge presque point dans
ces agitations, l'egalite du poulx, la froideur dans laquelle elles sont
pendant ces mouvements, la tranquillite dans laquelle elles demeurent au
mesme instant qu'elles en sont revenues subitement sans que la respiration
soit plus forte que l'ordinaire, les renversements de la teste en arriere
jusque contre terre avec une promptitude merveilleuse. Quelquefois les
trente et quarante fois de suite devant et arriere, la fille demeurant a
genoux et les bras croises sur l'estomach quelquefois et dans le mesme
estat, la teste renversee tournant a l'entour du corps et faisant comme un
demy cercle avec des effets apparemment insupportables a la nature."
"Les convulsions horribles et universelles par tous les membres
accompagnees de hurlemens et de cris. Quelquefois la frayeur sur le visage
a la veue de certains fantosmes ou spectres dont elles se disoient estre
menacees dans un changement si extraordinaire et des traits si differents
de leur naturel qu'elles imprimoient la crainte dans l'ame des assistans,
quelquefois avec une abondance de larmes que l'on ne pouvoit arrester,
accompagnees de plaintes et de cris aigus. D'autrefois la bouche
extraordinairement ouverte, les yeux egares et la prunelle renversee au
point qu'il n'y paroissoit plus que le blanc, tout le reste demeurant cache
soubz les paupieres mais retournants a leur naturel au simple commandement
de l'exorciste assiste du signe de la croix."
"Souvent on les a veu ramper et se trainer par terre sans aucun secours ou
des pieds ou des mains, quelquefois le derriere de la teste ou le devant du
front a este veu se joindre a la plante des pieds, quelques unes couchees
par terre qu'elles ne touchent que de l'extremite de l'estomach, tout le
reste du corps, la teste, les pieds et les bras portes en l'air en assez
long espace de temps, quelquefois renversees en arriere en sorte que
touchans le pave du haut de la teste ou de la plante des pieds, tout le
reste demeuroit en l'air estendu comme une table, elles marchoient en cet
estat sans le secours des mains. Il leur est ordinaire de baiser la terre
demeurans a genoux, le visage renverse par derriere, en sorte que le sommet
de la teste va joindre la plante des pieds, les bras croises sur la
poitrine et dans cette posture faire un signe de la croix avec la langue
sur le pave."
"On remarque une estrange difference entre l'estat dans lequel elles sont
estans libres et dans leur naturel et dans celuy qu'e
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