Augustin Calmet, abbe de Senones. Nouvelle edition, Paris,
Debust aine, 1751, 2 vol. in-12.]
[Note 2: Il y avait en tout dix lettres, la plupart grecques, mais
qui ne formeront aucun sens. On les voyoit a Molsheim dans le
tableau qui represente ce miracle.]
On parlait beaucoup chez les anciens de certains demons qui se montraient
particulierement vers midi a ceux avec lesquels ils avaient contracte
familiarite. Ces demons visitent ceux a qui ils s'attachent, en forme
d'hommes ou de betes, ou en se laissant enclore en un caractere, chiffre,
fiole, ou bien en un anneau vide et creux au dedans. "Ils sont connus,
ajoute Leloyer, des magiciens qui s'en servent, et, a mon grand regret, je
suis contraint de dire que l'usage n'en est que trop commun[1]."
[Note 1: _Histoire des spectres_, liv. III, ch. IV, p. 198.]
Honsdorf en son _Theatre es exemples du 8e commandement_, cite par
Goulart[1], dit que: "Un docteur en medecine s'oublia si miserablement que
de traiter alliance avec l'ennemi de nostre salut, qu'il avoit conjure et
enclos dans un verre d'ou ce seducteur et familier esprit lui respondoit.
Le medecin estoit heureux es guerisons des malades et amassa force escus en
ses pratiques: tellement qu'il laissa a ses enfans la somme de vingt-six
mille escus vaillant. Peu de temps avant sa mort, comme il commencoit a
penser a sa conscience, il tombe en telle fureur que tout son propos estoit
d'invoquer le diable, et vomir des blasphemes horribles contre le
Sainct-Esprit. Il rendit l'ame en ce malheureux estat."
[Note 1: _Thresor des histoires admirables_, t. II, p. 624.]
Goulart[1] rapporte d'apres Alexandre d'Alexandrie[2] l'histoire d'un
prisonnier qui, ayant appele le diable a son secours, avait visite les
enfers:
[Note 1: _Thresor d'histoires admirables_, t. I, p. 535-538.]
[Note 2: Au livre VI, ch. XXI de ses _Jours geniaux_.]
"Le seigneur d'une villette en la principaute de Sulmona, au royaume de
Naples, se monstroit avare et superbe en son gouvernement: de telle sorte
que ses pauvres sujets ne pouvoyent subsister, ains estoyent estrangement
gourmandez de lui. Un autre homme de bien au reste, mais pauvre et
mesprise, battit rudement pour quelque occasion certain chien de chasse
appartenant a ce seigneur, lequel griesvement irrite de la mort de son
chien, fit empoigner et emprisonner ce pauvre homme en un cachot. Au bout
de quelques jours les gardes qui tenoyent toutes les por
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