cite par Goulart,
_Thresor des histoires admirables_.]
Goulart raconte, d'apres Hugues Horst[1] que, "l'an 1584 au marquisat de
Brandebourg furent veus plus de huict vingts personnes demoniaques qui
proferaient choses esmerveillables, conoissoyent et nommoyent ceux qu'ils
n'avoyent jamais veus: entre ces personnes on en remarquoit qui longtemps
auparavant estoyent decesdez, lesquels cheminoyent criant qu'on se
repentist et qu'on quittast les dissolutions en habits, et denoncoient le
jugement de Dieu, avouans qu'il leur estoit recommande de par le souverain
de publier, maugre bongre qu'ils en eussent, qu'on s'amendast et qu'ainsy
les pecheurs fussent ramenez au droit chemin. Ces demoniaques faisoyent
rage par ou ils passoient, vomissoyent une infinite d'outrages contre
l'eglise, ne parloient que d'apparitions de bons et de mauvais anges; le
diable se monstroit sous diverses semblances; lorsque le sermon se faisoit
au temple, il voloit en l'air avec grand sifflement, et parfois crioit:
_Hui, Hui_: semant par les places des esguillettes des pieces de monnoye
d'or et d'argent."
[Note 1: Hugues Horst, _Histoire de la dent d'or de l'enfant
silesien_.]
"En la province de Carthagene, dit Goulart[1], quand le malin esprit veut
espouvanter ceux du pays, il les menace des huracans[2]. De fait quelques
fois il en suscite de si estranges, qu'ils emportent les maisons,
desracinent les arbres et renversent (par maniere de dire) les montagnes
sans dessus dessous. Oviedo raconte que une fois en passant sur une
montagne de la terre ferme des Indes, il vid un terrible mesnage. Cette
montagne (dit-il) estoit toute couverte d'arbres grands et petits entassez
espais, l'un sur l'autre, l'espace de plus de trois quarts de lieue, et y
en avoit beaucoup d'arrachez hors de terre avec toutes leurs racines, qui
montoyent autant que tout le reste. Chose si espouvantable que seulement a
la voir elle donnoit frayeur a tous ceux qui la regardoyent comme jugeans
que c'estoit la plustost une oeuvre diabolique que naturelle." (_Somm. de
l'Inde occidentale_, chapitre II.)
[Note 1: _Thresor des histoires admirables_, t. II, p. 772.]
[Note 2: Ouragans.]
Erasme rapporte dans ses epitres cette histoire recueillie par un auteur
anonyme[1]:
[Note 1: _Histoires prodigieuses extraictes de plusieurs fameux
auteurs_, Paris, Jean de Bordeaux, 1571, 2 vol. in-18, p. 336.]
"Mais cecy est trop plus que veritable que naguer
|