on."
[Note 1: Au troisieme livre _des Miracles_, cite par Goulart,
_Thresor des histoires admirables_, t. I, p. 135.]
Goulart[1] rapporte encore l'histoire d'une femme qui, le cerveau trouble,
etait descendue par la corde en un puits pour s'y noyer et avait voulu se
jeter ensuite a la riviere et qui lui declara "qu'en ces accidens un homme
vestu de blanc, et de face merveilleusement agreable lui aparoissoit,
lequel lui tenoit la main, et l'exhortoit benignement et comme en souriant,
d'esperer en Dieu. Comme elle estoit dedans le puits, et je ne scai quoi de
fort pesant lui poussoit la teste pour la plonger du tout en l'eau, et
taschoit lui faire lascher la corde pour couler en fond: ce mesme
personnage vint a elle, la souleva par les aisselles, et lui aida a
remonter, ce qu'elle ne pouvoit nullement faire de soy-mesme. Aussi la
consola-t-il au jardin, et la ramena doucement vers sa chambre, puis
disparut. Le mesme lui vint a la rencontre, comme elle approchoit du pont
et la suivoit de loin jusques a ce qu'elle fust de retour."
[Note 1: _Thresor des histoires admirables_, t. I, p. 138.]
LE ROYAUME DES FEES
I.--FEES
"Toutes les fees, dit M. Leroux de Lincy[1], se rattachent a deux familles
bien-distinctes l'une de l'autre. Les nymphes de l'ile de Sein,
principalement connues en France et en Angleterre, composent la premiere et
aussi la plus ancienne, car on y retrouve le souvenir des mythologies
antiques mele aux usages des Celtes et des Gaulois. Viennent apres les
divinites Scandinaves, qui completent en les multipliant les traditions
admises a ce sujet."
[Note 1: _Le Livre des legendes_, introduction, par M. Leroux de
Lincy, p. 170. Paris, Silvestre, 1836, in-8 deg..]
Pomponius Mela[1] nous apprend que "l'ile de Sein est sur la cote des
Osismiens; ce qui la distingue particulierement, c'est l'oracle d'une
divinite gauloise. Les pretresses de ce dieu gardent une perpetuelle
virginite; elles sont au nombre de neuf. Les Gaulois les nomment Cenes: ils
croient qu'animees d'un genie particulier, elles peuvent par leurs vers,
exciter des tempetes et dans les airs et sur la mer, prendre la forme de
toute espece d'animaux, guerir les maladies les plus inveterees, predire
l'avenir; elles n'exercent leur art que pour les navigateurs qui se mettent
en mer dans le seul but de les consulter."
[Note 1: _De situ orbis_, liv. III, ch. VI.]
"Telles sont, suivant M. Leroux de
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