este contempteur
de Dieu, rebelle a pere et a mere, ausquels il avoit dit et fait tant
d'injures et outrages insupportables qu'ils l'avoyent maudit. Sur ce il
estoit sorti de la maison et avoit rencontre le bourreau susmentionne."
Goulart[1] raconte encore d'autres histoires d'enlevements par le diable
d'apres divers auteurs:
[Note 1: _Thresor d'histoires admirables_, t. I, p. 538.]
"Un docteur de l'academie de Heidelberg ayant donne conge a certain sien
serviteur de faire un voyage en son pays, au retour comme ce serviteur
aprochoit de Heidelberg, il rencontre un reitre monte sur un grand cheval,
lequel par force l'enleve en croupe, en tel estat il essaye d'empoigner son
homme pour se tenir plus ferme; mais le reitre s'esvanouit. Le serviteur
emporte par le cheval bien haut en l'air, fut jette bas pres d'un pont hors
la ville, ou il demeura quelques heures sans remuer pied ni main: enfin
revenu a soi, et entendant qu'il estoit pres de son lieu, reprint courage,
se rendit au logis, ou il fut six mois entiers attache au lict, devant que
pouvoir se remettre en pied[1]."
[Note 1: Extrait du _Mirabiles Historiae de spectris_, Leipzig,
1597.]
"Pres de Torge en Saxe, certain gentilhomme se promenant dans la campagne,
rencontre un homme lequel le salue, et lui offre son service. Il le fait
son palefrenier. Le maistre ne valoit gueres. Le valet estoit la
meschancete mesme. Un jour le maistre ayant a faire quelque promenade un
peu loin, il recommande ses chevaux, specialement un de grand prix a ce
valet, lequel fut si habile que d'enlever ce cheval en une fort haute tour.
Comme le maistre retournoit, son cheval qui avoit la teste a la fenestre le
reconnut, et commence a hennir. Le maistre estonne, demande qui avoit loge
son cheval en si haute escuirie. Ce bon valet respond que c'estoit en
intention de le mettre seurement afin qu'il ne se perdist pas, et qu'il
avoit soigneusement execute le commandement de son maistre. On eut beaucoup
de peine a garrotter la pauvre beste et la devaler avec des chables du haut
de la tour en bas. Tost apres quelques uns que ce gentilhomme avoit volez,
deliberans de le poursuivre en justice, le palefrenier lui dit: Maistre,
sauvez-vous, lui monstrant un sac, duquel il tira plusieurs fers arrachez
par lui des pieds des chevaux, pour retarder leur course au voyage qu'ils
entreprenoyent contre ce maistre: lequel finalement attrappe et serre
prisonnier, pria son palefrenier de lui d
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