oys Santerre,
Christofle Pasquot, Gratian de la Roche, Marquette, Jean du Glas et autres
tres forts hommes assez remarques entre eux de leur pretendue religion
reformee, s'efforcerent mais en vain de luy redresser les membres, de les
poser en leur ordre, luy ouvrir les yeux et la bouche. Mais ils ne peurent
en sorte que ce feust. Aussy eussiez vous plustost rompu que ploye quelque
membre d'icelle, ou faict mouvoir ou le bout du nez ou des aureilles, ou
autre membre d'icelle, tant elle estoit roide et dure. Et lors elle estoit
tenue, comme elle parloit par apres, declarant qu'elle enduroit un mal
incredible. C'est a scavoir le diable par le tourment de l'ame, faisant le
corps devenir pierre ou marbre."
Jean Le Breton rapporte les faits suivants sur les possedees de
Louviers[1]:
[Note 1: _De la defense de la verite touchant la possession des
religieuses de Louviers_, par M. Jean Le Breton, theologien.
Evreux, Nic. Hamillon, 1643, in-4 deg., p. 8.]
"Le quatrieme fait est que plusieurs fois le jour, elles temoignent de
grands transports de fureur et de rage, durant lesquels elles se disent
demons, sans offenser neantmoins personne, et sans blesser mesmes les
doigts de la main des prestres, lorsqu'au plus fort de leurs rages, ils les
mettent en leur bouche."
"La cinquiesme est que durant ces fureurs et ces rages, elles font
d'estranges convulsions et contorsions de leurs corps, et entr'autre se
courbent en arriere, en forme d'arc, sans y employer leurs mains, et ce en
sorte que tout leur corps est appuye sur leur front autant et plus que sur
leurs pieds, et tout le reste est en l'air et demeurent longtemps en cette
posture et la reiterent jusqu'a sept ou huict fois: et apres tous ces
efforts et mille autres, continuez quelquefois quatre heures durant,
principalement, dans les exorcismes, et durant les plus chaudes apres
disnees des jours caniculaires, se sont au sortir de la trouvees aussi
saines, aussi fraisches, aussi temperees, et le poulx aussi haut et aussi
esgal, que si rien ne leur fut arrive."
"Le sixieme est qu'il y en a parmy elles qui se pasment et s'esvanouissent
durant les exorcismes, comme a leur gre, et en telle sorte que leur
pasmoison commence lorsqu'elles ont le visage le plus enflamme et le poulx
le plus fort... Elles reviennent de cette pasmoison sans que l'on y emploie
aucun remede et d'une maniere plus merveilleuse que n'en a este l'entree;
car c'est en remuant premierement l'ortei
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