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etour des pluies, si nous n'avons pas d'orages extraordinaires durant le cours de l'ete. Il fait les choses en grand et y met plus d'argent qu'il n'est besoin, c'est la verite; mais s'il a la passion d'achever vite ce qu'il a une fois entrepris, et qu'il ait le moyen et la volonte de payer cher la sueur du pauvre travailleur, ou est le mal. Il me semble que c'est un grand bien, au contraire, et qu'au lieu de taxer cet homme de cerveau brule, comme font les uns, et de speculateur sournois, comme font les autres, on devrait le remercier d'avoir apporte a notre pays les bienfaits de l'activite industrielle. J'ai dit! que la partie adverse s'explique a son tour." IV. LA VISION. Avant que le paysan, qui continuait a ronger son pain d'un air soucieux, se fut prepare a repondre, le jeune homme dit avec effusion a M. Antoine qu'il le remerciait de son recit et de la loyaute de son interpretation. Sans avouer qu'il tenait de pres ou de loin a M. Cardonnet, il se montra touche de la maniere dont le comte de Chateaubrun jugeait son caractere, et il ajouta: "Oui, Monsieur, je crois qu'en cherchant le bon cote des choses on est plus souvent dans le vrai qu'en faisant le contraire. Un speculateur effrene montrerait de la parcimonie dans les details de son entreprise, et c'est alors qu'on serait en droit de suspecter sa moralite. Mais quand on voit un homme actif et intelligent retribuer largement le travail ... --Un instant, s'il vous plait, interrompit le paysan; vous etes de braves gens et de bons coeurs, je veux le croire de ce jeune monsieur, comme j'en suis sur de votre part, monsieur Antoine. Mais, sans vous offenser, je vous dirai que vous n'y voyez pas plus loin que le bout de votre nez. Ecoutez-moi. Je suppose que j'ai beaucoup d'argent a placer, avec l'intention, non pas d'en tirer seulement un interet honnete et raisonnable, comme c'est permis a tout le monde, mais de doubler et de tripler mon capital en peu d'annees. Je ne serai pas si sot que de dire mon intention aux gens que je suis force de ruiner. Je commencerai donc par les amadouer, par me montrer genereux, et, pour oter les mefiances, par me faire passer, au besoin, pour prodigue et sans cervelle. Cela fait, je tiens mes dupes; j'ai sacrifie cent mille francs, je suppose, a ces petites amorces. Cent mille francs, c'est beaucoup dire pour le pays! et, pour moi, si j'ai plusieurs millions, ce n'est que le pot-de-vin de mon affaire. Tout le monde m
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