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nformait de son hiver. Allait-elle retourner a Paris? Oh! non, certainement; Paris l'ecoeurait, et sa societe menteuse, tout en masques et en trahisons! Seulement, elle hesitait encore, s'enfermer a Mousseaux, ou partir pour un grand voyage en Syrie, en Palestine. Qu'en pensait-il? Bien sur, c'etaient la les graves determinations a prendre ensemble; un pretexte en somme pour le retenir, la femme absente s'effrayant a l'idee que, s'il retournait a Paris, d'autres le lui enleveraient. Paul, se jugeant mystifie, mordait ses levres: "Ah! c'est comme ca, ma fille... Eh bien! nous allons voir." Lasse de son voyage et de sa journee de plein air, elle monta se coucher en se trainant, apres une poignee de mains significative a laquelle repondait d'ordinaire un furtif et tendre "a tout a l'heure." Elle viendrait; il serait la, derriere la porte, a guetter son pas... Et quelle revanche alors aux contraintes de la journee! Toute une nuit d'ivresse rien que dans un mot chuchote... "a tout a l'heure." Mais ce mot, Paul Astier, ce soir-la, ne le dit pas; et, malgre sa deconvenue, elle voyait dans cette reserve un respect pour le deuil si proche, la chapelle encore tendue; meme elle s'endormit en trouvant cela tres distingue. Le lendemain, on ne se vit guere; la duchesse, en affaires, reglait les comptes de son maitre d'hotel, de ses fermiers, a la grande admiration du notaire Maitre Gobineau, qui disait a Paul, a dejeuner, avec une malice dans chaque pli de sa vieille figure tapee: "En voila une a qui on ne fera pas voir le tour. --Qu'en sait-il?" pensait le jeune chasseur a l'affut, tortillant sa barbe blonde. Pourtant, l'aprete, le sang-froid que prenait ce beau contralto d'amour dans les discussions d'interet l'avertissaient qu'il faudrait jouer serre. Apres dejeuner, des caisses arrivaient de Paris avec la Premiere de Spricht et deux essayeuses. Enfin, vers quatre heures, descendue dans une merveille de costume qui la faisait toute jeune et mince, elle lui proposa une course a pied dans le parc. Ils marchaient l'un pres de l'autre du meme pas allegre, descendant les allees, evitant le bruit des grands rateaux dont les jardiniers, trois fois par jour, luttaient contre la tombee des fouilles mourantes. Mais on avait beau faire, les chemins, une heure apres, se recouvraient de nouveau de ce tapis d'Orient aux teintes riches, pourpre, vert, mordore, ou bruissait leur promenade sous les rayons d'un oblique soleil tres doux. Elle
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