FREE BOOKS

Author's List




PREV.   NEXT  
|<   352   353   354   355   356   357   358   359   360   361   362   363   364   365   366   367   368   369   370   371   372   373   374   375   376  
377   378   379   380   381   382   383   384   385   386   387   388   389   390   391   392   393   394   395   396   397   398   399   400   401   >>   >|  
que son compliment serait bien ou mal recu. Le coadjuteur fut donc annonce; il entra, et, a son aspect, toute cette cour triomphante redoubla de curiosite pour entendre ses paroles. Le coadjuteur avait a lui seul a peu pres autant d'esprit que tous ceux qui etaient reunis la pour se moquer de lui. Aussi son discours fut-il si parfaitement habile, que, si bonne envie que les assistants eussent d'en rire, ils n'y trouvaient point prise. Il termina en disant qu'il mettait sa faible puissance au service de Sa Majeste. La reine parut, tout le temps qu'elle dura, gouter fort la harangue de M. le coadjuteur; mais cette harangue terminee par cette phrase, la seule qui donnat prise aux quolibets, Anne se retourna, et un coup d'oeil decoche vers ses favoris leur annonca qu'elle leur livrait le coadjuteur. Aussitot les plaisants de cour se lancerent dans la mystification. Nogent-Bautru, le bouffon de la maison, s'ecria que la reine etait bien heureuse de trouver les secours de la religion dans un pareil moment. Chacun eclata de rire. Le comte de Villeroy dit qu'il ne savait pas comment on avait pu craindre un instant, quand on avait pour defendre la cour contre le parlement et les bourgeois de Paris, M. le coadjuteur qui, d'un signe, pouvait lever une armee de cures, de suisses et de bedeaux. Le marechal de La Meilleraie ajouta que, le cas echeant ou l'on en viendrait aux mains, et ou M. le coadjuteur ferait le coup de feu, il etait facheux seulement que M. le coadjuteur ne put pas etre reconnu a un chapeau rouge dans la melee, comme Henri IV l'avait ete a sa plume blanche a la bataille d'Ivry. Gondy, devant cet orage qu'il pouvait rendre mortel pour les railleurs, demeura calme et severe. La reine lui demanda alors s'il avait quelque chose a ajouter au beau discours qu'il venait de lui faire. -- Oui, Madame, dit le coadjuteur, j'ai a vous prier d'y reflechir a deux fois avant de mettre la guerre civile dans le royaume. La reine tourna le dos et les rires recommencerent. Le coadjuteur salua et sortit du palais en lancant au cardinal, qui le regardait, un de ces regards qu'on comprend entre ennemis mortels. Ce regard etait si acere, qu'il penetra jusqu'au fond du coeur de Mazarin, et que celui-ci, sentant que c'etait une declaration de guerre, saisit le bras de d'Artagnan et lui dit: -- Dans l'occasion, monsieur, vous reconnaitrez bien cet homme, qui vient de sortir, n'est-ce pas? -- Oui, Monseigneur, d
PREV.   NEXT  
|<   352   353   354   355   356   357   358   359   360   361   362   363   364   365   366   367   368   369   370   371   372   373   374   375   376  
377   378   379   380   381   382   383   384   385   386   387   388   389   390   391   392   393   394   395   396   397   398   399   400   401   >>   >|  



Top keywords:
coadjuteur
 

harangue

 

guerre

 

discours

 

pouvait

 

viendrait

 
demanda
 
ferait
 

severe

 
Meilleraie

quelque

 

ajouter

 
echeant
 

venait

 

ajouta

 

facheux

 

demeura

 

devant

 
bataille
 
rendre

mortel

 

railleurs

 
blanche
 
chapeau
 

reconnu

 

seulement

 

tourna

 
Mazarin
 

sentant

 

regard


penetra

 

declaration

 

saisit

 

sortir

 
Monseigneur
 

reconnaitrez

 
Artagnan
 

occasion

 
monsieur
 

mortels


ennemis

 

mettre

 

civile

 
royaume
 

marechal

 

Madame

 

reflechir

 

regardait

 

comprend

 
cardinal