'avaient du l'avantage qu'au nombre, et
non aux combinaisons du general, qui avait montre ici la plus grande
ignorance. Il avait, en effet, expose ses colonnes a etre mitraillees
l'une apres l'autre, et n'avait pas assez appuye sur notre gauche, point
qu'il fallait accabler. Cette deplorable bataille nous interdisait
definitivement l'Italie, et ne nous permettait plus de tenir la
campagne. Il fallait nous renfermer dans l'Apennin, heureux de pouvoir
le conserver. La perte de la bataille ne pouvait etre imputee a Moreau,
mais a la circonstance malheureuse de la reunion de Kray a Suwarow. Le
retard de Joubert avait seul cause ce dernier desastre.
Tous nos malheurs ne se bornaient pas a la bataille de Novi.
L'expedition contre la Hollande, precedemment annoncee, s'executait
enfin par le concours des Anglais et des Russes. Paul Ier avait stipule
un traite avec Pitt, par lequel il devait fournir dix-sept mille Russes,
qui seraient a la solde anglaise, et qui agiraient en Hollande. Apres
beaucoup de difficultes vaincues, l'expedition avait ete preparee pour
la fin d'aout (commencement de fructidor). Trente mille Anglais devaient
se joindre aux dix-sept mille Russes, et si le debarquement s'effectuait
sans obstacle, on avait l'esperance certaine d'arracher la Hollande
aux Francais. C'etait pour l'Angleterre l'interet le plus cher; et
n'eut-elle reussi qu'a detruire les flottes et les arsenaux de la
Hollande, elle eut encore ete assez payee des frais de l'expedition. Une
escadre considerable se dirigea vers la Baltique, pour aller chercher
les Russes. Un premier detachement mit a la voile sous les ordres du
general Abercrombie, pour tenter le debarquement. Toutes les troupes
d'expedition une fois reunies devaient se trouver sous les ordres
superieurs du duc d'York.
Le point le plus avantageux pour aborder en Hollande etait l'embouchure
de la Meuse. On menacait ainsi la ligne de retraite des Francais, et
on abordait tres pres de La Haye, ou le stathouder avait le plus de
partisans. La commodite des cotes fit preferer la Nord-Hollande.
Abercrombie se dirigea vers le Helder, ou il arriva vers la fin d'aout.
Apres bien des obstacles vaincus, il debarqua pres du Helder, aux
environs de Groot-Keeten, le 10 fructidor (27 aout). Les preparatifs
immenses qu'avait exiges l'expedition, et la presence de toutes les
escadres anglaises sur les cotes, avaient assez, averti les Francais
pour qu'ils fussent sur leurs gardes. Brune commandait
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