rcevant, ramene la division
Watrin, qui s'etait trop engagee dans la plaine, et la dirige sur un
plateau a droite de Novi. Mais tandis qu'elle opere ce mouvement, elle
se voit deja enveloppee de tous cotes par le corps nombreux de Melas.
Cette vue la saisit, elle se rompt, et gagne le plateau en desordre.
On la rallie cependant un peu en arriere. Pendant ce temps, Suwarow,
redoublant d'efforts au centre vers Novi, rejette enfin les Francais
dans la ville, et s'empare des hauteurs qui la commandent a droite et
a gauche. Des cet instant, Moreau, jugeant la retraite necessaire,
l'ordonne avant que de nouveaux progres de l'ennemi interdisent les
communications sur Gavi. A droite, la division Watrin est obligee de
se faire jour pour regagner le chemin de Gavi deja ferme. La division
Laboissiere se retire de Novi; les divisions Lemoine et Grouchy se
replient sur Pasturana, en essuyant les charges furieuses de Kray.
Malheureusement un bataillon s'introduit dans le ravin du Riasco, qui
passe derriere Pasturana. Son feu jette le desordre dans nos colonnes;
artillerie, cavalerie, tout se confond. La division Lemoine, pressee
par l'ennemi, se debande et se jette dans le ravin. Nos soldats sont
emportes comme la poussiere soulevee par le vent. Perignon et Grouchy
rallient quelques braves, pour arreter l'ennemi et sauver l'artillerie;
mais ils sont sabres, et restent prisonniers. Perignon avait recu sept
coups de sabre, Grouchy six. Le brave Colli, ce general piemontais qui
s'etait si distingue dans les premieres campagnes contre nous, et qui
avait ensuite pris du service dans notre armee, se forme en carre avec
quelques bataillons, resiste jusqu'a ce qu'il soit enfonce, et tombe
tout mutile dans les mains des Russes.
Apres ce premier moment de confusion, l'armee se rallia en avant de
Gavi. Les Austro-Russes etaient trop fatigues pour la poursuivre. Elle
put se remettre en marche sans etre inquietee. La perte des deux cotes
etait egale; elle s'elevait a environ dix mille hommes pour chaque
armee. Mais les blesses et les tues etaient beaucoup plus nombreux
dans l'armee austro-russe. Les Francais avaient perdu beaucoup plus de
prisonniers. Ils avaient perdu aussi le general en chef, quatre generaux
de division, trente-sept bouches a feu et quatre drapeaux. Jamais ils
n'avaient deploye un courage plus froid et plus opiniatre. Ils etaient
inferieurs a l'ennemi du tiers au moins. Les Russes avaient montre leur
bravoure fanatique, mais n
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