, les trois compagnies qui avaient
passe la nuit au village, se leverent et les chars n'arrivant pas, elles
se mirent en marche et traverserent le lac a pied jusqu'au Syndicat.
Apres une heure de marche, ces soldats n'eurent pour tout dejeuner
qu'une tranche de lard entre deux morceaux de pain.
A huit heures a.m. les premiers traineaux, charges de soldats, se mirent
en marche et les autres ne tarderent pas a les suivre. Ce nouveau trajet
le long du lac Superieur, malgre qu'il se fit en voiture, ne fut guere
plus plaisant que le premier. Le froid etait tres-grand et les soldats
entasses dans les voitures furent souvent obliges de descendre pour ne
pas geler des pieds. Enfin, vers deux heures de l'apres-midi, le premier
traineau entra dans une baie profonde dont on ne put connaitre le nom.
Apres une halte d'une heure et demie en cet endroit, le bataillon
remonta en chars plates-formes et continua jusqu'a McKay Harbour ou il y
avait un hopital. Ici, on laissa notre invalide Boucher, en meme temps
que l'on prenait a bord le sergent Nelson devenu si fameux depuis
l'affaire du "Toronto News." Il fut installe dans notre char, le premier
du train, et ne connaissant l'individu que par ce qu'il voulait bien
nous dire de lui-meme, chacun l'entoura de soins et le traita avec
une hospitalite toute canadienne. Apres que les soldats eussent mange
quelques galettes et de la viande, le train se mit en mouvement et
continua jusqu'a la fin de la ligne du chemin de fer a Michipicoten.
Arrives ici a sept heures et demie, les soldats durent traverser de
nouveau a pied une longueur de onze milles sur la Baie du Tonnerre et
arriverent a Red Rock a onze heures du soir.
Ici des chars a passagers attendaient le regiment, et vers minuit le
train partait.
Cette journee fut une des plus rudes pour les soldats. De quatre heures
du matin a onze heures du soir, on n'avait pas cesse de marcher un seul
moment. Quatorze milles a pied, vingt-deux en traineaux et plus de cent
milles en mauvais chars decouverts, en tout pres de cent cinquante
milles parcourus dans la journee.
Vers six heures, jeudi matin, l'on entra dans Port Arthur. Les soldats
furent bientot eveilles par les cris de la foule qui les attendait a la
gare. Pendant que les compagnies s'eloignaient, chacune de son cote,
pour dejeuner dans les differents hotels de la ville, les officiers se
rendirent a l'hotel Brunswick. sur l'invitation du maire de la localite.
Apres dejeuner, profita
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