FREE BOOKS

Author's List




PREV.   NEXT  
|<   7   8   9   10   11   12   13   14   15   16   17   18   19   20   21   22   23   24   25   26   27   28   29   30   31  
32   33   34   35   36   37   38   39   40   41   42   43   44   45   46   47   48   49   50   51   52   53   54   55   56   >>   >|  
e malade. Je crois seulement qu'un homme ne doit jamais laisser voir a son ennemi qu'il a peur. LE PRECEPTEUR. Il y a dans l'homme une disposition naturelle a affronter le danger, et c'est ce qui le distingue de la femme tres-particulierement. GABRIEL. La femme! la femme, je ne sais a quel propos vous me parlez toujours de la femme. Quant a moi, je ne sens pas que mon ame ait un sexe, comme vous tachez souvent de me le demontrer. Je ne sens en moi une faculte absolue pour quoi que ce soit: par exemple, je ne me sens pas brave d'une maniere absolue, ni poltron non plus d'une maniere absolue. Il y a des jours ou sous l'ardent soleil de midi, quand mon front est en feu, quand mon cheval est enivre, comme moi, de la course, je franchirais, seulement pour me divertir, les plus affreux precipices de nos montagnes. Il est des soirs ou le bruit d'une croisee agitee par la brise me fait frissonner, et ou je ne passerais pas sans lumiere le seuil de la chapelle pour toutes les gloires du monde. Croyez-moi nous sommes tous sous l'impression du moment, et l'homme qui se vanterait devant moi de n'avoir jamais eu peur me semblerait un grand fanfaron, de meme qu'une femme pourrait dire devant moi qu'elle a des jours de courage sans que j'en fusse etonne. Quand je n'etais encore qu'un enfant, je m'exposais souvent au danger plus volontiers qu'aujourd'hui: c'est que je n'avais pas conscience du danger. LE PRECEPTEUR. Mon cher Gabriel, vous etes tres-ergoteur aujourd'hui... Mais laissons cela. J'ai a vous entretenir.... GABRIEL. Non, non! je veux achever mon ergotage et vous prendre par vos propres arguments... Je sais bien pourquoi vous voulez detourner la conversation.... LE PRECEPTEUR. Je ne vous comprends pas. GABRIEL. Oui-da! vous souvenez-vous de ce ruisseau que vous ne vouliez pas passer parce que le pont de branches entrelacees ne tenait presque plus a rien? et moi j'etais au milieu, pourtant! Vous ne voulutes pas quitter la rive, et a votre priere je revins sur mes pas. Vous aviez donc peur? LE PRECEPTEUR. Je ne me rappelle pas cela. GABRIEL. Oh! que si! LE PRECEPTEUR. J'avais peur pour vous, sans doute. GABRIEL. Non, puisque j'etais deja a moitie passe. Il y avait autant de danger pour moi a revenir qu'a continuer. LE PRECEPTEUR. Et vous en voulez conclure.... GABRIEL. Que, puisque moi, enfant de dix ans, n'ayant pas conscience du danger, j'etais plus temeraire que vous, homme sage et prevoyant, il e
PREV.   NEXT  
|<   7   8   9   10   11   12   13   14   15   16   17   18   19   20   21   22   23   24   25   26   27   28   29   30   31  
32   33   34   35   36   37   38   39   40   41   42   43   44   45   46   47   48   49   50   51   52   53   54   55   56   >>   >|  



Top keywords:

PRECEPTEUR

 

GABRIEL

 

danger

 

absolue

 

voulez

 
enfant
 

maniere

 

souvent

 

puisque

 

aujourd


seulement
 

jamais

 

conscience

 

devant

 

propres

 

exposais

 

arguments

 
pourquoi
 

comprends

 

detourner


conversation

 

volontiers

 

Gabriel

 

achever

 

ergotage

 

ergoteur

 
entretenir
 
laissons
 

prendre

 
souvenez

revins

 

autant

 

revenir

 
moitie
 

continuer

 

temeraire

 

prevoyant

 

conclure

 
rappelle
 

entrelacees


tenait

 

presque

 

branches

 

vouliez

 

passer

 

milieu

 
pourtant
 
priere
 

voulutes

 

quitter