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us pesante, quelques nuages se montraient ca la dans le ciel, et, de temps en temps, soufflait un vent chaud qui arrivait du sud. Puis cette rafale passee, tout rentrait dans le calme et le silence. En traversant un bois de sapins, ils furent suffoques par la chaleur; l'air qu'ils respiraient leur brulait la gorge, leurs levres se sechaient; les aiguilles tombees sur la terre, qu'elle feutrait d'un epais tapis, etaient glissantes au point que, deux fois, Carmelita faillit tomber. Alors il s'approcha d'elle et, lui prenant le bras, il le mit sous le sien. Elle s'appuya sur lui, et ils marcherent d'un meme pas, sans que leurs pieds fissent de bruit sur ce tapis moelleux. Lorsqu'ils sortirent de ce bois de sapins dont les hautes branches, formant un couvert epais et sombre au-dessus de leurs tetes, leur avaient cache le ciel, ils virent que de gros nuages noirs arrivaient rapidement du cote du sud. Presqu'aussitot une rafale s'abattait sur la montagne avec un bruit sourd; tout ce qui etait immobile et mort s'anima et entra en mouvement; les feuillas arrachees des branches passerent dans l'air, emportees par le vent. Au loin on entendit les roulements sourds du tonnerre. Et dans la montagne, a des distances plus ou moins rapprochees de l'endroit ou ils se trouvaient, eclaterent des sonneries de cloches se melant a des mugissements de vache et des cris de berger. Regardant autour d'eux, ils apercurent sur les pentes des paturages inclines de leur cote, des vaches qui couraient ca et la, la queue dressee, la tete basse, galopant sans savoir ou elles allaient. --Enfin voici l'orage, dit Carmelita. --Et trop tot pour nous, je le crains bien: aurons-nous le temps de gagner la hutte? --Pressons le pas. --Appuyez-vous sur mon bras. --Ne craignez rien, je vous suivrai; marchez aussi vite que vous voudrez. Il allongea le pas et elle l'allongea egalement. Mais, a marcher ainsi cote a cote, dans ce sentier assez, mal trace, il y avait des difficultes; souvent ils etaient obliges de s'eloigner l'un de l'autre pour eviter les quartiers de roche qui barraient le chemin; d'autres fois, au contraire, ils devaient se rapprocher, et alors ils s'arretaient forcement durant quelques secondes. --Voulez-vous que j'abandonne votre bras? dit Carmelita, je crois que nous marcherons plus vite separement. --Si vous voulez. --Vous prenez trop souci de moi. Il etait evident que s'ils ne voulaient pas etre surpris
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