ela de la Loire
une colonne formidable. Nous avons laisse les Vendeens enflammes par des
succes inesperes, maitres de la ville de Thouars, qu'ils avaient prise sur
Quetineau, et commencant a mediter de plus grands projets.
Au lieu de marcher sur Doue et Saumur, ils s'etaient rabattus au sud du
theatre de la guerre, et avaient voulu degager le pays du cote de Fontenay
et de Niort. MM. de Lescure et de Larochejacquelein, charges de cette
expedition, s'etaient portes sur Fontenay le 16 mai. Repousses d'abord par
le general Sandos, ils se replierent a quelque distance; bientot,
profitant de la confiance aveugle que le general republicain venait de
concevoir d'un premier succes, ils reparurent au nombre de quinze a vingt
mille, s'emparerent de Fontenay, malgre les efforts que le jeune Marceau
deploya dans cette journee, et obligerent Chalbos et Sandos a se retirer a
Niort dans le plus grand desordre. La, ils trouverent des armes, des
munitions en grande quantite, et s'enrichirent de nouvelles ressources,
qui, jointes a celles qu'ils s'etaient procurees a Thouars, leur
permettaient de pousser la guerre avec l'esperance de nouveaux succes.
Lescure fit une proclamation aux habitans et les menaca des plus terribles
peines s'ils donnaient des secours aux republicains. Apres quoi, les
Vendeens se separerent suivant leur coutume, pour retourner aux travaux
des champs, et un rendez-vous fut fixe pour le 1er juin dans les environs
de Doue.
Dans la Basse-Vendee, ou Charette dominait seul, sans lier encore ses
mouvemens avec ceux des autres chefs, les succes avaient ete balances.
Canclaux, commandant a Nantes, s'etait maintenu a Machecoul, mais avec
peine; le general Boulard qui commandait aux Sables, grace a ses bonnes
dispositions et a la discipline de son armee, avait occupe pendant deux
mois la Basse-Vendee, et avait meme conserve des postes tres avances
jusqu'aux environs de Palluau. Le 17 mai cependant, il fut oblige de se
retirer a la Motte-Achard, tres pres des Sables, et il se trouvait dans le
plus grand embarras, parce que ses deux meilleurs bataillons, tous
composes de citoyens de Bordeaux, voulaient se retirer pour retourner a
leurs affaires, qu'ils avaient quittees au premier bruit des succes
remportes par les bandes vendeennes.
Les travaux des champs avaient amene quelque repos, dans la basse comme
dans la haute Vendee, et, pour quelques jours, la guerre fut un peu moins
active, et ajournee au commencement de juin.
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