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e? Fausta se pencha davantage encore sur lui, le saisit au poignet et repeta: --Tu veux connaitre ton pere?... Eh bien, regarde!... le voici!... Et son index tendu designait le personnage qui, froidement, d'un air ennuye, regardait se consumer les corps des sept supplicies. Le Torero fit deux pas en arriere, et, les yeux hagards, cria d'une voix ou il y avait plus de douleur certes que d'horreur: --Le roi!... III LE FILS DU ROI Un long moment, Fausta considera silencieusement, avec une sombre satisfaction, le jeune homme qui paraissait accable de douleur. Elle avait mene toute cette partie de son entretien avec une habilete infernale. Serieusement documentee, elle savait que le roi Philippe, qui n'inspirait que la terreur a la majorite de ses sujets, etait abhorre par une minorite composee d'une elite dans laquelle tous les elements de la societe fraternisaient, momentanement unis dans la haine et l'horreur que leur inspirait le sombre despote. Grands seigneurs aux idees liberales, artistes, savants, soldats, bourgeois, aventuriers, gens du peuple, on trouvait de tout dans cette minorite. Le mecontentement etait assez general, assez profond pour qu'un mouvement occulte fut tente par quelques-uns, ambitieux ou illumines, dont le desinteressement ne pouvait etre suspecte. Nous avons vu Fausta presider et diriger a son gre une reunion de ces revoltes. Qu'un mouvement serieux vint a se dessiner, et une foule d'inconnus ou d'hesitants se joindraient a ceux qui auraient donne le branle. Fausta savait tout cela. Elle savait encore que le Torero etait au nombre de ceux pour qui le nom du roi etait synonyme de meurtre, de fureur sanglante, et a qui il n'inspirait que haine et horreur. De plus, chez le Torero, la haine du tyran se doublait d'une haine personnelle pour celui qu'il accusait d'avoir assassine son pere. La haine du Torero pour le roi Philippe existait de longue date, farouche et tenace, et Fausta le savait. Si le Torero ne s'etait pas affilie a ceux qui cherchaient, dans l'ombre, a frapper, ou tout au moins a renverser le despote, ce n'etait pas par prudence ou par dedain. Sa haine etait personnelle, et il etait resolu a l'assouvir personnellement. Tels etaient les sentiments de don Cesar a l'egard du roi Philippe au moment ou Fausta s'etait dressee devant lui pour lui crier: "C'est ton pere!" On comprend que le coup avait pu l'accabler. Ce n'est pas tout: depuis qu'il ava
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