FREE BOOKS

Author's List




PREV.   NEXT  
|<   109   110   111   112   113   114   115   116   117   118   119   120   121   122   123   124   125   126   127   128   129   130   131   132   133  
134   135   136   137   138   139   140   141   142   143   144   145   146   147   148   149   150   151   152   153   154   155   156   157   158   >>   >|  
yeux, et que je me suis mise a pleurer, moitie de plaisir, moitie de tristesse, et vraiment sans trop savoir pourquoi, comme il m'arrive souvent. Alors Jacques, nous entourant chacune d'un de ses bras, et deposant un baiser sur le front de l'etrangere et un baiser sur mes levres, nous a pressees toutes deux sur son coeur, en disant: "Vivons ensemble, aimons-nous, aimons-nous; Fernande, je te donne une bonne, une veritable amie; et toi, Sylvia, je te confie ce que j'ai de plus cher au monde. Aide-moi a la rendre heureuse, et quand je ferai quelque sottise, gronde-moi; car, pour elle, c'est un enfant qui ne sait pas exprimer sa volonte. O mes deux filles! aimez-vous, pour l'amour du vieux Jacques qui vous benit." Et il s'est mis a pleurer comme un enfant. Nous avons passe tout le jour ensemble; noua avons promene Sylvia dans tous les jardins. Elle a montre une tendresse extreme pour mes jumeaux, et veut remplacer Rosette dans tous les soins dont ils auront besoin. Elle est vraiment charmante, cette Sylvia, avec son ton brusque et bon, ses grands yeux noirs si affectueux et ses manieres franches. Elle est Italienne, autant que j'en puis juger par son accent et par une espece de dialecte qu'elle parle avec Jacques. Ce dernier point me contrarie bien un peu; ils peuvent se dire tout ce qu'ils veulent, et je comprends a peine quelques mots de leur entretien. Mais que je sois jalouse ou non, il m'est impossible de ne pas aimer une personne qui semble si devouee a m'aimer. Elle s'est retiree de bonne heure, et Jacques m'a remerciee du bon accueil que je lui avais fait, avec une chaleur de reconnaissance qui m'a fait a la fois de la peine et du plaisir. Je suis bien contente de trouver une occasion de prouver a Jacques que je lui suis soumise aveuglement, et que je puis sacrifier les faiblesses de mon caractere au desir de le rendre heureux. Mais enfin, sais-tu, Clemence, que tout cela est bien extraordinaire, et qu'il y a bien peu de femmes qui pussent voir, sans souffrir, une amitie si vive entre leur mari et une autre femme jeune et belle? Quand j'ai consenti a la recevoir, je ne savais pas, je ne pouvais pas imaginer qu'il l'embrasserait, qu'il la tutoierait ainsi. Je sais bien que cela ne prouve rien. Il m'a jure qu'il n'avait jamais eu et qu'il n'aurait jamais d'amour pour elle. Ainsi je ne puis pas m'inquieter de leur intimite. Il la regarde et il la traite comme sa fille. Neanmoins, cela me fait un singulier effet d'entend
PREV.   NEXT  
|<   109   110   111   112   113   114   115   116   117   118   119   120   121   122   123   124   125   126   127   128   129   130   131   132   133  
134   135   136   137   138   139   140   141   142   143   144   145   146   147   148   149   150   151   152   153   154   155   156   157   158   >>   >|  



Top keywords:

Jacques

 

Sylvia

 

enfant

 

rendre

 

baiser

 

jamais

 

vraiment

 

ensemble

 

pleurer

 

plaisir


moitie
 

aimons

 

occasion

 
soumise
 
trouver
 
veulent
 

contente

 
comprends
 

prouver

 

quelques


aveuglement

 

jalouse

 

remerciee

 

impossible

 

sacrifier

 

retiree

 

semble

 

personne

 

accueil

 

devouee


reconnaissance
 
chaleur
 
entretien
 

prouve

 

tutoierait

 

savais

 

pouvais

 

imaginer

 
embrasserait
 
aurait

Neanmoins

 

singulier

 
entend
 

traite

 
inquieter
 

intimite

 
regarde
 

recevoir

 

consenti

 
Clemence