rt, que nous sachions qui est au juste cette Fausta.
--Nous le saurons. Et tu dis, Maineville, que c'est elle qui lui a ecrit
la chose?... Si c'etait vrai, Maineville!...
--Ce serait la royaute assuree pour monseigneur le duc... car il ne lui
manque que l'argent. Dans une heure nous saurons si la lettre a dit
vrai!... Mais enfin, si c'est vrai?...
--Eh bien, dit Maineville, nous courons prevenir le duc, qui sait ce
qu'il aura a faire.
Alors les deux hommes haterent le pas. Ils franchirent la porte
Saint-Honore et se dirigerent vers une pauvre petite chapelle qui etait
dediee a saint Roch. Elle se dressait au pied d'une butte qui, en
consequence, s'appelait butte Saint-Roch. Au sommet de la colline, un
joli moulin presentait ses grands bras ailes au souffle des brises. A la
chapelle Saint-Roch commencait un sentier rocailleux, fort etroit, et
les anes qui portaient le ble au moulin n'y pouvaient passer qu'un a un.
Or, au moment ou Maurevert et Maineville arrivaient a la chapelle, un
spectacle extraordinaire s'offrit a eux.
Sur le sentier, des mulets cheminaient et grimpaient a la file, d'un
sabot hardi; ces mulets portaient chacun un grand sac qui pouvait
contenir de la farine ou du ble. Ils etaient conduits par une dizaine
de muletiers qui ressemblaient a des muletiers comme Maineville pouvait
ressembler a un garcon meunier. Ces gens, poussiereux et hales par
le soleil comme s'ils eussent fait une longue etape, portaient a la
ceinture de forts pistolets d'arcon et des dagues fort aiguisees.
--Ah! ah! fit Maineville, voila bien la troupe des mulets signalee dans
la lettre.
--Voila du ble qui doit valoir son pesant d'or, dit Maurevert, dont les
yeux etincelaient.
--C'est ce dont il faut nous assurer.
Ils atteignirent le sentier, a hauteur du dernier mulet derriere lequel
marchait le dernier muletier de l'escorte.
--Au large! dit le muletier d'une voix menacante.
--Un instant, mon officier, intervint Maineville, ce brave homme
ignore que je suis l'un des garcons du moulin et que vous etes, vous,
l'officier des meuneries royales. Allons, l'ami, nous t'escortons jusque
la-haut.
--Vous etes garcon meunier? fit le muletier en jetant un regard
soupconneux sur Maineville.
--Il me semble que cela se voit assez, et ce gentilhomme que tu vois la
est propose au droit de mouture.
--Et, de par mes fonctions, dit Maurevert, je veux voir quelle qualite
de ble contient ce sac.
Le muletier vit que ses ca
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