offlet, et on faillit en
venir aux mains. Cormatin n'etait pas le moins ardent des partisans de
la paix; sa faconde, son agitation de corps et d'esprit, sa qualite de
representant de l'armee de Bretagne, avaient attire sur lui l'attention.
Malheureusement pour lui, il etait suivi du nomme Solilhac, que le
comite central de la Bretagne lui avait donne pour l'accompagner.
Solilhac, etonne de voir Cormatin jouer un role si different de celui
dont on l'avait charge, lui fit remarquer qu'il s'eloignait de ses
instructions, et qu'on ne l'avait pas envoye pour traiter de la paix.
Cormatin fut fort embarrasse; Stofflet et les partisans de la guerre
triompherent, en apprenant que la Bretagne songeait plutot a se menager
un delai et a se concerter avec la Vendee qu'a se soumettre; ils
declarerent que jamais ils ne poseraient les armes, puisque la Bretagne
etait decidee a les soutenir.
Le 29 pluviose au matin (17 fevrier), le conseil de l'armee de l'Anjou
se reunit dans une salle particuliere du chateau de la Jaunaye, pour
prendre une determination definitive. Les chefs de division de Stofflet
tirerent leurs sabres, et jurerent _de couper le cou_ au premier qui
parlerait de paix; ils deciderent entre eux la guerre. Charette,
Sapinaud et leurs officiers deciderent la paix dans une autre salle. A
midi on devait se reunir sous une tente elevee dans la plaine, avec les
representans du peuple. Stofflet, n'osant leur declarer en face la
determination qu'il avait prise, leur envoya dire qu'il n'acceptait pas
leurs propositions. Les representans laisserent a une distance convenue
le detachement qui les accompagnait, et se rendirent sous la tente.
Charette laissa ses Vendeens a la meme distance, et ne vint au
rendez-vous qu'avec ses principaux officiers. Pendant ce temps on vit
Stofflet monter a cheval, avec quelques forcenes qui l'accompagnaient,
et partir au galop en agitant son chapeau, et criant _vive le roi!_ Sous
la tente ou Charette et Sapinaud conferaient avec les representans, on
n'avait plus a discuter, car l'ultimatum des representans etait accepte
d'avance. On signa reciproquement les declarations convenues. Charette,
Sapinaud, Cormatin et les autres officiers signerent leur soumission aux
lois de la republique; les representans donnerent les arretes contenant
les conditions accordees aux chefs vendeens. La plus grande politesse
regna de part et d'autre, et tout sembla faire esperer une
reconciliation sincere.
Les represent
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