ere conference fut
fixee pour le 29 pluviose (17 fevrier), car la treve finissait le 30.
On demanda, avant de conclure la paix, que Stofflet fut appele a ces
conferences. Plusieurs officiers royalistes le desiraient, parce qu'ils
pensaient qu'on ne devait pas traiter sans lui; les representans le
souhaitaient aussi, parce qu'ils auraient voulu comprendre dans une meme
transaction toute la Vendee. Stofflet etait dans ce moment dirige par
l'ambitieux abbe Bernier, lequel etait peu dispose a une paix qui allait
le priver de toute son influence; d'ailleurs Stofflet n'aimait pas a
jouer le second role, et il voyait avec humeur toute cette negociation
commencee et conduite sans lui. Cependant il consentit a se rendre aux
conferences; il vint a la Jaunaye avec un grand nombre de ses officiers.
Le tumulte fut grand, les partisans de la paix et ceux de la guerre
etaient fort echauffes les uns contre les autres. Les premiers se
groupaient autour de Charette; ils alleguaient que ceux qui voulaient
continuer la guerre etaient ceux-la meme qui n'allaient jamais au
combat; que le pays etait ruine et reduit aux abois; que les puissances
n'avaient rien fait, et probablement ne feraient rien pour eux; ils se
disaient aussi tout bas a l'oreille, qu'il fallait du reste attendre,
gagner du temps au moyen d'une paix simulee, et que, si l'Angleterre
tenait jamais ses promesses, on serait tout pret a se lever. Les
partisans de la guerre disaient, au contraire, qu'on ne leur offrait la
paix que pour les desarmer, violer ensuite toutes les promesses et les
immoler impunement; que poser les armes un instant, c'etait amollir les
courages, et rendre impossible toute insurrection a venir; que puisque
la republique traitait, c'etait une preuve qu'elle-meme etait reduite a
la derniere extremite; qu'il suffisait d'attendre, et de deployer encore
un peu de constance, pour voir arriver le moment ou l'on pourrait tenter
de grandes choses avec le secours des puissances; qu'il etait indigne de
chevaliers francais de signer un traite avec l'intention secrete de ne
pas l'executer, et que du reste on n'avait pas le droit de reconnaitre
la republique, car c'etait meconnaitre les droits des princes pour
lesquels on s'etait battu si long-temps. Il y eut plusieurs conferences
fort animees, et dans lesquelles on montra de part et d'autre beaucoup
d'irritation. Un moment meme il y eut des menaces fort vives de la part
des partisans de Charette aux partisans de St
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