iter, et qui fut la cause de nouvelles rumeurs.
C'est un spectacle curieux, pour la theorie des gouvernemens, que celui
d'une democratie, surmontant son indiscrete curiosite, sa defiance a
l'egard du pouvoir, et subjuguee par la necessite, accordant a quelques
individus la faculte de stipuler meme des conditions secretes. C'est ce
que fit la convention nationale. Elle confera au comite de salut public
le pouvoir de stipuler meme des armistices, de neutraliser des
territoires, de negocier des traites, d'en arreter les conditions, de
les rediger, de les signer meme, et elle ne se reserva que ce qui lui
appartenait veritablement, c'est-a-dire la ratification. Elle fit plus:
elle autorisa le comite a signer des articles secrets, sous la seule
condition que ces articles ne contiendraient rien de derogatoire aux
articles patens, et seraient publies des que l'interet du secret
n'existerait plus. Muni de ces pouvoirs, le comite poursuivit et
conduisit a terme les negociations commencees avec differentes
puissances.
La paix avec la Hollande fut enfin signee sous l'influence de Rewbell,
et surtout de Sieyes, qui etaient les deux membres du comite recemment
envoyes en Hollande. Les patriotes hollandais firent au celebre auteur
de la premiere declaration des droits un accueil brillant, et eurent
pour lui une deference qui termina bien des difficultes. Les conditions
de la paix, signee a La Haye le 27 floreal an III (16 mai), furent les
suivantes: La republique francaise reconnaissait la republique des
Provinces-Unies comme puissance libre et independante, lui garantissait
son independance et l'abolition du stathouderat. Il y avait entre les
deux republiques alliance offensive et defensive pendant toute la duree
de la guerre actuelle. Cette alliance offensive et defensive devait etre
perpetuelle entre les deux republiques dans tous les cas de guerre
contre l'Angleterre. Celle des Provinces-Unies mettait actuellement a la
disposition de la France douze vaisseaux de ligne et dix-huit fregates,
qui devaient etre employes principalement dans les mers d'Allemagne, du
Nord et de la Baltique. Elle donnait en outre pour auxiliaire a la
France la moitie de son armee de terre, qui, a la verite, etait reduite
a presque rien, et devait etre reorganisee en entier. Quant aux
demarcations de territoire, elles etaient fixees comme il suit: la
France gardait toute la Flandre hollandaise, de maniere qu'elle
completait ainsi son territoire du cote
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