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aieul qui le _gatait_, il obtint de faire des etudes. On le mit dans une
pension, a ce qu'il parait, d'ou il suivit, comme externe, le college de
Clermont, depuis de Louis-le-Grand, dirige par les jesuites.
[Note 4: J'ai mis surtout a contribution, dans cette etude sur
Moliere, l'_Histoire de sa Vie et de ses Ouvrages_ par M. Taschereau;
c'est un travail complet et definitif dont il faut conseiller la lecture
sans avoir la pretention d'y suppleer. M. Taschereau a bien voulu y
joindre envers moi tous les secours de son obligeance amicale pour les
renseignements et sources directes auxquelles je voulais remonter. J'ai
beaucoup use aussi de la Notice et du Commentaire de M. Auger, travail
trop peu recommande ou meme deprecie injustement. C'est dans ce
Commentaire qu'a propos du vers des _Femmes savantes_:
On voit partout chez vous l'ithos et le pathos,
M. Auger, ne s'apercevant pas que _ithos_ n'est autre que _ethos_, plus
correctement prononce, se mit en de faux frais d'etymologie. On en
plaisanta dans le temps beaucoup plus qu'il ne fallait, et ce rire
facile couvrit les louanges dues a l'ensemble du tres-estimable
Commentaire.--Il y a eu, depuis, un travail critique de Bazin sur
Moliere, mais je laisse a ma notice son cachet anterieur.]
Cinq ans lui suffirent pour achever tout le cours de ses etudes,
y compris la philosophie; il fit de plus au college d'utiles
connaissances, et qui influerent sur sa destinee. Le prince de Conti,
frere du grand Conde, fut un de ses condisciples et s'en ressouvint
toujours dans la suite. Ce prince, bien qu'ecclesiastique d'abord, et
tant qu'il resta sous la conduite des jesuites, aimait les spectacles et
les defrayait magnifiquement; en se convertissant plus tard du cote
des jansenistes, et en retractant ses premiers gouts au point d'ecrire
contre la comedie, il sembla transmettre du moins a son illustre aine
le soin de proteger jusqu'au bout Moliere. Chapelle devint aussi l'ami
d'etudes de Poquelin et lui procura la connaissance et les lecons de
Gassendi, son precepteur. Ces lecons privees de Gassendi etaient en
outre entendues de Bernier, le futur voyageur, et de Hesnault connu par
son invocation a Venus; elles durent influer sur la facon de voir de
Moliere, moins par les details de l'enseignement que par l'esprit qui
en emanait, et auquel participerent tous les jeunes auditeurs. Il est a
remarquer en effet combien furent libres d'humeur et independants
tous ceux qui sortire
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