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que je me tenais par-dessous et recevais le butin dans mon petit tablier blanc. Il n'y avait guere dans ma memoire d'escapade, guere d'aventure ou Jack ne jouat un role de premier ordre. Mais desormais il etait "le lieutenant" Hawthorne. Il avait fait la guerre d'Afghanistan, et, selon l'expression de Bob, c'etait "un guerrier fini". Quelle tournure allait-il avoir? Je ne sais comment cette expression de "guerrier" avait fait surgir l'image de Jack en armure complete, avec des plumes au casque, altere de sang, et s'escrimant avec une epee enorme sur un adversaire. Apres un tel exploit, je craignais bien qu'il ne condescendit plus a jouer a saute-mouton, aux charades et aux autres amusements traditionnels de Hatherley House. Le cousin Sol fut certainement tres deprime pendant les quelques jours qui suivirent. On avait toutes les peines du monde a le decider a faire un quatrieme aux parties de tennis. Il temoignait une passion tout a fait extraordinaire pour la solitude et le tabac fort. Nous tombions sur lui dans les endroits les plus inattendus, dans les massifs, le long de la riviere, et dans ces occasions, s'il lui etait impossible de nous eviter, il tenait son regard rigoureusement fixe vers le lointain et refusait d'entendre nos appels feminins et de s'apercevoir qu'on agitait des ombrelles. Cela etait certainement fort peu chic de sa part. Un soir, apres diner, je m'emparai de lui, et, me dressant de toute ma hauteur, qui atteint cinq pieds quatre pouces et demi, je me mis en devoir de lui dire ce que je pensais de lui. C'est un procede que Bob regarde comme le comble de la charite, car il consiste a donner liberalement ce dont j'ai moi-meme le plus grand besoin. Le cousin Sol flanait dans un rocking-chair, le _Times_ devant lui, et regardait le feu par dessus son journal, d'un air maussade. Je me rangeai sur son flanc et lui envoyai ma bordee. -- On dirait que nous vous avons fache, master Barker, dis-je d'un ton de hautaine courtoisie. -- Que voulez-vous dire, Nell? demanda mon cousin en me regardant avec surprise. Il avait une facon bien bizarre de me regarder, le cousin Sol. -- Il semble que vous ne teniez plus a notre societe, remarquai- je. Puis, descendant soudain de mon ton heroique: -- Vous etes stupide, Sol. Qu'est-ce qui vous a donc pris? -- Rien du tout, Nell, ou du moins rien qui en vaille la peine. Vous savez que je passe mon examen de medecine da
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