rte la saison?
La brume peut cacher dans le bleme horizon
Les Saturnes et les Mercures;
La bise, conduisant la pluie aux crins epars,
Dans les nuages lourds grondant de toutes parts
Peut tordre des hydres obscures;
Qu'importe? il va. Tout souffle est bon; simoun, mistral!
La terre a disparu dans le puits sideral,
Il entre au mystere nocturne,
Au-dessus de la grele et de l'ouragan fou,
Laissant le globe en bas dans l'ombre, on ne sait ou,
Sous le renversement de l'urne.
Intrepide, il bondit sur les ondes du vent;
Il se rue, aile ouverte et a proue en avant,
Il monte, il monte, il monte encore,
Au dela de la zone ou tout s'evanouit,
Comme s'il s'en allait dans la profonde nuit
A la poursuite de l'aurore!
Calme, il monte ou jamais nuage n'est monte;
Il plane a la hauteur de la serenite,
Devant la vision des spheres;
Elles sont la, faisant le mystere eclatant,
Chacune feu d'un gouffre, et toutes constatant
Les enigmes par les lumieres.
Andromede etincelle, Orion resplendit;
L'essaim prodigieux des Pleiades grandit;
Sirius ouvre son cratere;
Arcturus, oiseau d'or, scintille dans son nid;
Le Scorpion hideux fait cabrer au zenith
Le poitrail bleu du Sagittaire.
L'aeroscaphe voit, comme en face de lui,
La-haut, Aldebaran par Cephee ebloui,
Persee, escarboucle des cimes,
Le chariot polaire aux flamboyants essieux,
Et, plus loin, la lueur lactee, o sombres cieux,
La fourmiliere des abimes!
Vers l'apparition terrible des soleils,
Il monte; dans l'horreur des espaces vermeils,
Il s'oriente, ouvrant ses voiles;
On croirait, dans l'ether ou de loin on entend,
Que ce vaisseau puissant et superbe, en chantant,
Part pour une de ces etoiles;
Tant cette nef, rompant tous les terrestres noeuds,
Volante, et franchissant le ciel vertigineux,
Reve des blemes Zoroastres,
Comme effrenee au souffle insense de la nuit,
Se jette, plonge, enfonce et tombe et roule et fuit
Dans le precipice des astres!
Ou donc s'arretera l'homme seditieux?
L'espace voit, d'un oeil par moment soucieux,
L'empreinte du talon de l'homme dans les nues;
Il tient l'extremite des choses inconnues;
Il epouse l'abime a son argile uni;
Le voila maintenant marcheur de l'infini.
Ou s'arretera-t-il, le puissant refractaire?
Jusqu'a quelle distance ira-t-il de la terre?
Jus
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