oint du jour, alors ils disparaitront; et vous... vous serez
mort!"
[Note 1: _Le Livre des legendes_, p. 167.]
Enfin, suivant M. Maury[1]: "Les femmes des Elfes et des nains rappellent
par leur beaute et la blancheur de leurs vetements les fees francaises.
Mais comme chez celles-ci, cette beaute est souvent trompeuse. Ces yeux
charmants, ces traits delicats se changent au grand jour en des yeux caves,
des joues decharnees; cette blonde et soyeuse chevelure fait place a un
front nu que garnissent a peine quelques cheveux blancs."
[Note 1: _Les Fees du moyen age_, p. 93.]
NATURE TROUBLEE
I.--POSSEDES.--DEMONIAQUES
Goulart[1] rapporte d'apres Wier[2] plusieurs histoires de demoniaques:
"Antoine Benivenius au VIIIe chapitre _du Livre des causes cachees des
maladies_, escrit avoir veu une jeune femme aagee de seize ans dont les
mains se retiroyent estrangement si tost que certaine douleur la prenoit au
bas du ventre. A son cri effroyable, tout le ventre lui enfloit si fort
qu'on l'eust estimee enceinte de huict mois: enfin elle perdoit le soufle
et ne pouvant demeurer en place se tourmentait ca et la dedans son lict,
mettant quelquefois ses pieds dessus son col, comme si elle eust voulu
faire la culebute. Ce qu'elle recommencoit tant et jusque a ce que son mal
s'accoisast peu a peu et qu'elle fust aucunemens soulagee. Lors enquise sur
ce qui lui estoit avenu, elle confessoit ne s'en ressouvenir aucunement.
Mais, dit-il, en cerchant les causes de ceste maladie, nous eusmes opinion
qu'elle procedait d'une suffocation de matrice et de vapeurs malignes
s'elevant en haut au detriment du coeur et du cerveau. Toutes fois apres
nous estre efforcez de la soulager par medicamens et cela ne servant de
rien, icelle devint plus furieuse et, regardant de travers, se mit
finalement a vomir de longs cloux de fer tout courbez, des aiguilles
d'airin picquees dedans de la cire et entrelassees de cheveux, avec une
portion de son desjune, si grand qu'homme quelconque n'eust peu l'avaller
entier. Ayant en ma presence recommence plusieurs fois tels vomissements,
je me doutais qu'elle estoit possedee d'un esprit malin, lequel charmoit
les yeux des assistants pendant qu'il remuoit ces choses. Depuis nous
l'entendimes faisant des predictions et autres choses qui depassent toute
intelligence humaine."
[Note 1: _Thresor d'histoires admirables_, t. I, p. 143.]
[Note 2: _Illusions et impostures des diable
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