la
riviere a la nage, aborde sur l'autre rive, balaye les tirailleurs, et
protege le debarquement de l'avant-garde. Hotze, accouru sur-le-champ au
lieu du danger, etait tombe mort d'un coup de feu, ce qui avait mis le
desordre dans les rangs autrichiens. Petrasch, succedant a Hotze, avait
en vain essaye de rejeter dans la Lint les corps qui avaient passe; il
avait ete oblige de se replier, et s'etait retire precipitamment sur
Saint-Gall et le Rhin, en laissant trois mille prisonniers et du canon.
De leur cote, les generaux Jellachich et Linken, charges de venir par la
Haute-Lint, dans le canton de Glaris, recevoir Suwarow au debouche du
Saint-Gothard, s'etaient retires en apprenant tous ces desastres. Ainsi
pres de soixante mille hommes etaient repousses deja de la ligne de
la Limmat, au-dela de celle du Rhin, et repousses apres des pertes
immenses. Suwarow, qui croyait deboucher en Suisse dans le flanc d'un
ennemi attaque de tous cotes, et qui croyait decider sa defaite en
arrivant, allait trouver au contraire tous ses lieutenans disperses, et
s'engager au milieu d'une armee victorieuse de toutes parts.
Parti d'Italie avec dix-huit mille hommes, il etait arrive au pied
du Saint-Gothard le cinquieme jour complementaire de l'an VII (21
septembre). Il avait ete oblige de demonter ses Cosaques pour charger
son artillerie sur le dos de leurs chevaux. Il envoya Rosemberg avec
six mille hommes, pour tourner le Saint-Gothard par Disentits et le
Crispalt. Arrive le 1er vendemiaire (23 septembre) a Airolo, a l'entree
de la gorge du Saint-Gothard, il y trouva Gudin avec une des brigades de
la division Lecourbe. Il se battit la avec la derniere opiniatrete; mais
ses soldats, mauvais tireurs, ne sachant qu'avancer et se faire tuer,
tombaient par pelotons sous les balles et les pierres. Il se decida
enfin a inquieter Gudin sur ses flancs, et il l'obligea ainsi a ceder
la gorge jusqu'a l'hopital. Gudin, par sa resistance, avait donne a
Lecourbe le temps de recueillir ses troupes. Celui-ci, n'ayant guere
sous sa main que six mille hommes, ne pouvait resister a Suwarow qui
arrivait avec douze mille, et a Rosemberg qui, transporte deja a
Urseren, en avait six mille sur ses derrieres. Il jeta son artillerie
dans la Reuss, gagna ensuite la rive opposee en gravissant des rochers
presque inaccessibles, et s'enfonca dans la vallee. Arrive au-dela
d'Urseren, n'ayant plus Rosemberg sur ses derrieres, il rompit le pont
du Diable, et tua une mu
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