ent, en effet, que l'Autriche contribuat a les depouiller, en
reconnaissant la ligne du Rhin a la republique, et en livrant d'une
maniere perfide Mayence et la tete de pont de Manheim; ils se
plaignaient que l'Autriche, apres avoir entraine l'Empire dans sa
lutte, l'abandonnat, et livrat ses provinces pour avoir en echange des
possessions en Italie. Les ministres de l'empereur repondaient qu'il
avait ete entraine a la guerre pour les interets de l'Empire, et pour
la defense des princes possessionnes en Alsace; qu'apres avoir pris
les armes dans leur interet, il avait fait des efforts extraordinaires
pendant six annees consecutives; qu'il s'etait vu abandonne
successivement par tous les etats de la confederation; qu'il avait
soutenu presque a lui seul le fardeau de la guerre; qu'il avait perdu
dans cette lutte une partie de ses etats, et notamment les riches
provinces de la Belgique et de la Lombardie; et qu'il n'avait, apres de
tels efforts si cherement payes, que de la reconnaissance a attendre, et
point de plaintes a essuyer. La verite etait que l'empereur avait pris
le pretexte des princes possessionnes en Alsace, pour faire la guerre;
qu'il l'avait soutenue pour sa seule ambition; qu'il y avait entraine la
confederation germanique malgre elle, et que maintenant il la trahissait
pour s'indemniser a ses depens. Apres de vives explications, qui
n'aboutirent a rien, il fallut passer outre, et s'occuper de la base
des negociations. Les Francais voulaient la rive gauche du Rhin, et
proposaient, pour indemniser les princes depossedes de leurs etats, le
moyen des secularisations. L'Autriche, qui, non contente d'avoir acquis
la plus grande partie du territoire venitien, voulait s'indemniser
encore avec quelques eveches, et qui d'ailleurs avait des conventions
secretes avec la France; la Prusse, qui etait convenue avec la France de
s'indemniser, sur la rive droite, du duche de Cleves qu'elle avait perdu
sur la rive gauche; les princes depossedes, qui aimaient mieux acquerir
des etats sur la rive droite, a l'abri du voisinage des Francais, que
de recouvrer leurs anciennes principautes; l'Autriche, la Prusse, les
princes depossedes, tous votaient egalement pour qu'on cedat la ligne
du Rhin, et que les secularisations fussent employees comme moyen
d'indemnite. L'Empire pouvait donc difficilement se defendre contre
un pareil concours de volontes. Cependant les pouvoirs donnes a la
deputation, faisant une condition expresse de l'int
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