peu de jours qu'il avait passes au
congres, etait convenu secretement avec l'Autriche des arrangemens
necessaires pour l'occupation de Mayence et de la tete de pont
de Manheim. Il avait ete decide que les troupes autrichiennes se
retireraient a l'approche des troupes francaises, et abandonneraient les
milices de l'Empire; alors les troupes francaises devaient s'emparer de
Mayence et de la tete de pont de Manheim, soit en intimidant les milices
de l'Empire, reduites a elles-memes, soit en brusquant l'assaut. C'est
ce qui fut execute. Les troupes de l'electeur, en se voyant abandonnees
des Autrichiens, livrerent Mayence. Celles qui etaient a la tete de
pont de Manheim voulurent resister, mais furent obligees de ceder. On y
sacrifia cependant quelques cents hommes. Il etait evident, d'apres ces
evenemens, que, par les articles secrets du traite de Campo-Formio,
l'Autriche avait reconnu a la republique la ligne du Rhin, puisqu'elle
consentait a lui en assurer les points les plus importans. Il fut
convenu, de plus, que l'armee francaise, pendant les negociations,
quitterait la rive droite du Rhin et rentrerait sur la rive gauche,
depuis Bale jusqu'a Mayence; qu'a cette hauteur elle pourrait continuer
a occuper la rive droite, mais en longeant le Mein et sans franchir ses
rives. Quant aux armees autrichiennes, elles devaient se retirer au-dela
du Danube et jusqu'au Lech, evacuer les places fortes d'Ulm, Ingolstadt
et Philipsbourg. Leur position devenait, par rapport a l'Empire, a peu
pres semblable a celle des armees francaises. La deputation de l'Empire
allait ainsi deliberer au milieu d'une double haie de soldats.
L'Autriche n'executa pas franchement les articles secrets, car, a la
faveur d'une simulation, elle laissa des garnisons dans Philipsbourg,
Ulm et Ingolstadt. La France ferma les yeux sur cette infraction du
traite, pour ne pas troubler la bonne intelligence. Il fut question
ensuite de l'envoi reciproque d'ambassadeurs. L'Autriche repondit que,
pour le moment, on se contenterait de correspondre par les ministres
que les deux puissances avaient au congres de Rastadt. Ce n'etait pas
montrer un grand empressement a commencer avec la France des relations
amicales; mais, apres ses defaites et ses humiliations, on concevait et
on pardonnait ce reste d'humeur de la part de l'Autriche.
Les premieres explications entre la deputation de l'Empire et les
ministres de l'Autriche furent ameres. Les etats de l'Empire se
plaignai
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