ciers subalternes ni les soldats qui se livraient a ces desordres,
c'etaient les officiers superieurs. Tous les objets qu'on enlevait,
et sur lesquels on avait les droits de la conquete, auraient du etre
deposes dans une caisse, et vendus au profit de l'armee, qui n'avait
pas recu de solde depuis cinq mois. Elle sortait de la Cisalpine, ou le
defaut d'organisation financiere avait empeche d'acquitter le subside
convenu par notre traite. Les soldats et les officiers subalternes
etaient dans le plus horrible denument; ils etaient indignes de voir
leurs chefs se gorger de depouilles, et compromettre la gloire du nom
francais, sans aucun profit pour l'armee. Il y eut une revolte contre
Massena: les officiers se reunirent dans une eglise, et declarerent
qu'ils ne voulaient pas servir sous lui. Une partie du peuple, qui etait
mal disposee pour les Francais, se preparait a saisir le moment de cette
mesintelligence pour tenter un mouvement. Massena fit sortir l'armee de
Rome, en laissant une garnison dans le chateau Saint-Ange. Le danger fit
cesser la sedition; mais les officiers persisterent a demeurer reunis,
et a demander la poursuite des pillards et le rappel de Massena.
On voit qu'a la difficulte de moderer la marche des nouvelles
republiques, de choisir et de diriger nos agens, se joignait celle de
contenir les armees, et tout cela a des distances immenses pour les
communications administratives. Le directoire rappela Massena et
envoya une commission a Rome, composee de quatre personnages probes
et eclaires, pour organiser la nouvelle republique: c'etaient Daunou,
Monge, Florent et Faypoult. Ce dernier, administrateur habile et
honnete, etait charge de tout ce qui etait relatif aux finances. L'armee
d'Italie fut divisee en deux; on appela armee de Rome celle qui venait
de detroner le pape.
Il s'agissait de motiver aupres des puissances la nouvelle revolution.
L'Espagne, dont on aurait pu redouter la piete, mais qui etait sous
l'influence francaise, ne dit cependant rien. Mais l'interet est plus
intraitable que le zele religieux. Aussi les deux cours les plus
mecontentes furent celles de Vienne et de Naples. Celle de Vienne voyait
avec peine s'etendre l'influence francaise en Italie. Pour ne pas
ajouter a ses griefs, on ne voulut point confondre la republique
nouvelle avec la Cisalpine: elle fut constituee a part. Les reunir
toutes deux aurait trop reveille l'idee de l'unite italienne, et fait
croire au projet de democr
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