FREE BOOKS

Author's List




PREV.   NEXT  
|<   33   34   35   36   37   38   39   40   41   42   43   44   45   46   47   48   49   50   51   52   53   54   55   56   57  
58   59   60   61   62   63   64   65   66   67   68   69   70   71   72   73   74   75   76   77   78   79   80   81   82   >>   >|  
t d'une eloquence! Par moments, il se redresse indigne. "Oh! non... c'est trop." Ou bien il s'affaisse avec une resignation comique: "Allons, puisqu'il le faut." Et toujours le fez de Bompain dans quelque coin du paysage... Quand ceux-la ont fini, il en arrive encore; c'est le fretin qui vient a la suite des gros mangeurs dans les chasses feroces des rivieres. Il y a un va-et-vient continuel a travers ces beaux salons blanc et or, un bruit de portes, un courant etabli d'exploitation effrontee et banale attire des quatre coins de Paris et de la banlieue par cette gigantesque fortune et cette incroyable facilite. Pour ces petites sommes, cette distribution permanente, on n'avait pas recours au livre a souches. Le Nabab gardait a cet effet, dans un de ses salons, une commode en bois d'acajou, horrible petit meuble representant des economies de concierge, le premier que Jansoulet eut achete lorsqu'il avait pu renoncer aux garnis, qu'il conservait depuis, comme un fetiche de joueur, et dont les trois tiroirs contenaient toujours deux cent mille francs en monnaie courante. C'est a cette ressource constante qu'il avait recours les jours de grandes audiences, mettant une certaine ostentation a remuer l'or, l'argent, a pleines mains brutales, a l'engloutir au fond de ses poches pour le tirer de la avec un geste de marchand de boeufs, une certaine facon canaille de relever les pans de sa redingote, et d'envoyer sa main "a fond et dans le tas." Aujourd'hui, les tiroirs de la petite commode doivent avoir une terrible breche... Apres tant de chuchotements mysterieux, de demandes plus ou moins nettement formulees, d'entrees fortuites, de sorties triomphantes, le dernier client expedie, la commode refermee a clef, l'appartement de la place Vendome se desemplissait sous le jour douteux de quatre heures, cette fin des journees de novembre si longuement prolongees ensuite aux lumieres. Les domestiques desservaient le cafe, le raki, emportaient les boites a cigares ouvertes et a moitie vides. Le Nabab se croyant seul, eut un soupir de soulagement: "Ouf!.., c'est fini..." Mais non. En face de lui, quelqu'un se detache d'un angle deja obscur et s'approche une lettre a la main. Encore! Et tout de suite, machinalement, le pauvre homme fit son geste eloquent de maquignon. Instinctivement aussi, le visiteur eut un mouvement de recul si prompt, si offense, que le Nabab comprit qu'il se meprenait et se donna la peine de regarder le jeu
PREV.   NEXT  
|<   33   34   35   36   37   38   39   40   41   42   43   44   45   46   47   48   49   50   51   52   53   54   55   56   57  
58   59   60   61   62   63   64   65   66   67   68   69   70   71   72   73   74   75   76   77   78   79   80   81   82   >>   >|  



Top keywords:

commode

 

tiroirs

 

quatre

 

salons

 

recours

 

certaine

 

toujours

 

formulees

 

nettement

 

client


expedie

 

refermee

 
appartement
 

fortuites

 

sorties

 
triomphantes
 

dernier

 

entrees

 

terrible

 
canaille

relever

 

redingote

 

boeufs

 

marchand

 
engloutir
 

brutales

 

poches

 
envoyer
 

chuchotements

 

mysterieux


demandes

 

breche

 
Vendome
 

Aujourd

 

petite

 

doivent

 

domestiques

 
machinalement
 
pauvre
 

Encore


lettre

 

detache

 

quelqu

 

approche

 

obscur

 

eloquent

 

maquignon

 
meprenait
 

comprit

 

regarder