nombreux des sections fideles a la convention arrivaient deja
de toutes parts, et la multitude se retirait devant eux. Vers le soir,
l'interieur et l'exterieur de la salle se trouvent degages, et la
tranquillite est retablie dans la convention.
A peine l'assemblee est-elle delivree, que l'on demande la continuation
du rapport de Boissy-d'Anglas, qui avait ete interrompu par l'irruption
de la populace. L'assemblee n'etait pas encore bien rassuree, et voulait
prouver que, devenue libre, son premier soin etait de s'occuper des
subsistances du peuple. A la suite de son rapport, Boissy propose de
prendre dans les sections de Paris une force armee pour proteger aux
environs l'arrivage des grains. Le decret est rendu. Prieur (de la
Marne) propose de commencer la distribution du pain par les ouvriers;
cette proposition est encore adoptee. La soiree etait deja fort avancee;
une force considerable etait reunie autour de la convention. Quelques
factieux, qui resistaient encore, s'etaient reunis les uns dans la
section des Quinze-Vingts, les autres dans celle de la Cite. Ces
derniers s'etaient empares de l'eglise de Notre-Dame, et s'y etaient
pour ainsi dire retranches. Neanmoins on n'avait plus aucune crainte, et
l'assemblee pouvait punir les attentats du jour.
Isabeau se presente au nom des comites, rapporte les evenemens de la
journee, la maniere dont les rassemblemens s'etaient formes, la
direction qu'ils avaient recue, et les mesures que les comites avaient
prises pour les dissiper, conformement a la loi du 1er germinal. Il
rapporte que le depute Auguis, charge de parcourir differens quartiers
de Paris, a ete arrete par les factieux, et blesse; que Peniere, envoye
pour le degager, a ete atteint d'un coup de feu. A ce recit, on pousse
des cris d'indignation; on demande vengeance. Isabeau propose, 1 deg. de
declarer qu'en ce jour la liberte des seances de la convention a ete
violee; 2 deg. de charger les comites d'instruire contre les auteurs de cet
attentat. A cette proposition, les montagnards, voyant quel avantage on
va tirer contre eux d'une tentative manquee, poussent des murmures. Les
trois quarts de l'assemblee se levent en demandant a aller aux voix. On
dit de tout cote que c'est un 20 juin contre la representation
nationale, qu'aujourd'hui on a envahi la salle de l'assemblee, comme on
envahit au 20 juin le palais du roi, et que, si la convention ne sevit,
on preparera bientot contre elle un 10 aout. Sergent, depute de
|