dit plus haut, ne voit
aucune difficulte a faire entrevoir, des a present, qu'il a esquisse
dans la solitude une sorte de poeme d'une certaine etendue ou se
reverbere le probleme unique, l'Etre, sous sa triple face: l'Humanite,
le Mal, l'Infini; le progressif, le relatif, l'absolu; en ce qu'on
pourrait appeler trois chants, _La Legende des Siecles, La Fin de Satan,
Dieu_.
Il publie aujourd'hui un premier carton de cette esquisse. Les autres
suivront.
Nul ne peut repondre d'achever ce qu'il a commence, pas une minute de
continuation certaine n'est assuree a l'oeuvre ebauchee; la solution de
continuite, helas! c'est tout l'homme; mais il est permis, meme au plus
faible, d'avoir une bonne intention et de la dire.
Or l'intention de ce livre est bonne.
L'epanouissement du genre humain de siecle en siecle, l'homme montant
des tenebres a l'ideal, la transfiguration paradisiaque de l'enfer
terrestre, l'eclosion lente et supreme de la liberte, droit pour cette
vie, responsabilite pour l'autre; une espece d'hymne religieux a mille
strophes, ayant dans ses entrailles une foi profonde et sur son sommet
une haute priere; le drame de la creation eclaire par le visage du
createur, voila ce que sera, termine, ce poeme dans son ensemble; si
Dieu, maitre des existences humaines, y consent.
CONTENTS
INTRODUCTION BIOGRAPHICAL SKETCH PREFACE DE LA PREMIERE SERIE
LA LEGENDE DES SIECLESLA CONSCIENCE
PUISSANCE EGALE BONTE
BOOZ ENDORMI
AU LION D'ANDROCLES
LE MARIAGE DE ROLAND
AYMERILLOT
BIVAR
EVIRADNUS
SULTAN MOURAD
LA CONFIANCE DU MARQUIS FABRICE
LA ROSE DE L'INFANTE
LES RAISONS DU MOMOTOMBO
LA CHANSON DES AVENTURIERS DE LA MER
APRES LA BATAILLE
LE CRAPAUD
LES PAUVRES GENS
PLEINE MER
PLEIN CIEL
LA TROMPETTE DU JUGEMENT
NOTES BIBLIOGRAPHY
LA LEGENDE DES SIECLES
LA CONSCIENCE
Lorsque avec ses enfants vetus de peaux de betes,
Echevele, livide au milieu des tempetes,
Cain se fut enfui de devant Jehovah,
Comme le soir tombait, l'homme sombre arriva
Au bas d'une montagne en une grande plaine;
Sa femme fatiguee et ses fils hors d'haleine
Lui dirent:--Couchons-nous sur la terre, et dormons.--
Cain, ne dormant pas, songeait au pied des monts
Ayant leve la tete, au fond des cieux funebres
Il vit un oeil, tout grand ouvert dans les tenebres,
Et qui le regardait dans l'ombre fixement.
--Je suis trop pres, dit-il avec un tremblement.
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