u ratelier;
Sa hache de bataille aisement se decroche;
Malheur a l'action mauvaise qui s'approche
Trop pres d'Eviradnus, le champion d'acier!
La mort tombe de lui comme l'eau du glacier.
Il est heros; il a pour cousine la race
Des Amadis de France et des Pyrrhus de Thrace.
Il rit des ans. Cet homme, a qui le monde entier
N'eut pas fait dire Grace! et demander quartier,
Ira-t-il pas crier au temps: Misericorde!
Il s'est, comme Baudoin, ceint les reins d'une corde;
Tout vieux qu'il est, il est de la grande tribu;
Le moins fier des oiseaux n'est pas l'aigle barbu.
Qu'importe l'age? il lutte. Il vient de Palestine,
Il n'est point las. Les ans s'acharnent; il s'obstine.
III
DANS LA FORET
Quelqu'un qui s'y serait perdu ce soir verrait
Quelque chose d'etrange au fond de la foret;
C'est une grande salle eclairee et deserte.
Ou? Dans l'ancien manoir de Corbus.
L'herbe verte,
Le lierre, le chiendent, l'eglantier sauvageon,
Font, depuis trois cents ans, l'assaut de ce donjon;
Le burg, sous cette abjecte et rampante escalade,
Meurt, comme sous la lepre un sanglier malade;
Il tombe; les fosses s'emplissent des creneaux;
La ronce, ce serpent, tord sur lui ses anneaux;
Le moineau franc, sans meme entendre ses murmures,
Sur ses vieux pierriers morts vient becqueter les mures;
L'epine sur son deuil prospere insolemment;
Mais, l'hiver, il se venge; alors, le burg dormant
S'eveille, et, quand il pleut pendant des nuits entieres,
Quand l'eau glisse des toits et s'engouffre aux gouttieres,
Il rend grace a l'ondee, aux vents, et, content d'eux,
Profite, pour cracher sur le lierre hideux
Des bouches de granit de ses quatre gargouilles.
Le burg est aux lichens comme le glaive aux rouilles;
Helas! et Corbus, triste, agonise. Pourtant
L'hiver lui plait; l'hiver, sauvage combattant,
Il se refait, avec les convulsions sombres
Des nuages hagards croulant sur ses decombres,
Avec l'eclair qui frappe et fuit comme un larron,
Avec des souffles noirs qui sonnent du clairon,
Une sorte de vie effrayante, a sa taille:
La tempete est la soeur fauve de la bataille;
Et le puissant donjon, feroce, echevele,
Dit: Me voila! sitot que la bise a siffle;
Il rit quand l'equinoxe irrite le querelle
Sinistrement, avec son haleine de grele;
Il est joyeux, ce burg, soldat encore debout,
Quand, jappant comme un chien poursuivi par un loup,
Novem
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