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uit, ayant trouve la porte du lavoir ouverte, il monta un escalier de sept ou huit marches, traversa la cuisine, le vestibule, souleva le loquet de deux ou trois pieces et arriva a la porte de la chambre a coucher de ma grand'mere; mais trouvant la un verrou, il se mit a gratter du pied pour avertir de sa presence. Ne comprenant rien a ce bruit, et croyant qu'un voleur essayait de crocheter sa porte, ma grand'mere sonna sa femme de chambre, qui accourut sans lumiere, vint a la porte, et tomba sur l'ane en jetant les hauts cris." Chez madame Dupin, dans la solitude de Nohant, il y avait, a cote des heures de distraction, bien des journees moroses pour une enfant aussi exuberante que l'etait instinctivement Aurore. Depuis l'arrangement--ou meme l'engagement--signe par Sophie, et qui laissait a la grand'mere toute liberte et pleins pouvoirs pour l'education de la fillette, celle-ci etait livree sans contrepoids a une direction solennelle, ceremonieuse et guindee. La vieille madame Dupin, fuyant la familiarite, exigeait le respect, et semblait eviter de caresser sa petite-fille; elle lui donnait des baisers a titre de recompense. Aussi Aurore regrettait-elle l'humeur mobile, parfois brutale, mais affectueuse de sa mere, et souffrait-elle de l'exces de tenue qu'on lui imposait. Il etait interdit de se rouler par terre, de rire bruyamment, de parler berrichon. Sa grand'mere lui disait _vous_, l'obligeait a porter des gants, a parler bas et a faire la reverence aux personnes qui venaient en visite. Defense d'aller a la cuisine et de tutoyer les domestiques. Avec madame Dupin Aurore devait meme employer la troisieme personne: _Ma bonne maman veut-elle me permettre d'aller au jardin?_ Les voyages a Paris etaient comme une oasis pour cette enfant qui avait soif de tendresse. On mettait trois ou quatre jours, car madame Dupin, quoique circulant en poste, refusait de passer la nuit en voiture. De Chateauroux a Orleans, le paysage etait monotone: on traversait la Sologne. En revanche, la foret d'Orleans, avec ses grands arbres, avait une reputation tragique; les diligences y etaient assez souvent arretees. Avant la Revolution, on s'armait jusqu'aux dents, lorsqu'il s'agissait de s'aventurer dans ce coupe-gorge. La marechaussee avait d'ailleurs une singuliere facon de rassurer les voyageurs: "Quand les brigands etaient pris, juges et condamnes, on les pendait aux arbres de la route, a l'endroit meme ou ils avaient commis le crime;
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