otens_, etc., etc., quand Jupiter
De sa puissante epouse emplit les vastes flancs.
Ces notes d'Andre sont toutes semees ainsi de beaux vers tout faits, qui
attendent leur place.
C'est la, sans doute, qu'il se proposait de peindre "toutes les especes
a qui la nature ou les plaisirs (_per Veneris res_) ont ouvert les
portes de la vie."
"Traduire quelque part, se dit-il, le _magnum crescendi immissis
certamen habenis_."
Il revient, en plus d'un endroit, sur ce systeme naturel des atomes, ou,
comme il les appelle, des _organes secrets vivants_, dont l'infinite
constitue
L'Ocean eternel ou bouillonne la vie.
"Ces atomes de vie, ces semences premieres, sont toujours en egale
quantite sur la terre et toujours en mouvement. Ils passent de corps
en corps, s'alambiquent, s'elaborent, se travaillent, fermentent, se
subtilisent dans leur rapport avec le vase ou ils sont actuellement
contenus. Ils entrent dans un vegetal: ils en sont la seve, la force,
les sucs nourriciers. Ce vegetal est mange par quelque animal; alors
ils se transforment en sang et en cette substance qui produira un autre
animal et qui fait vivre les especes... Ou, dans un chene, ce qu'il y a
de plus subtil se rassemble dans le gland.
"Quand la terre forma les especes animales, plusieurs perirent par
plusieurs causes a developper. Alors d'autres corps organises (car les
_organes vivants secrets_ meuvent les vegetaux, _mineraux_[50] et tout)
heriterent de la quantite d'atomes de vie qui etaient entres dans la
composition de celles qui s'etaient detruites, et se formerent de leurs
debris."
Qu'une elegie a Camille ou l'ode _a la Jeune Captive_ soient plus
flatteuses que ces plans de poesie physique, je le crois bien; mais
il ne faut pas moins en reconnaitre et en constater la profondeur, la
portee poetique aussi. En retournant a Empedocle, Andre est de plus ici
le contemporain et comme le disciple de Lamarck et de Cabanis[51].
[Note 50: C'est peut-etre _animaux_ qu'il a voulu dire; mais je
copie.]
[Note 51: Qu'on ne s'etonne pas trop de voir le nom d'Andre ainsi
mele a des idees physiologiques. Parmi les physiologistes, il en est
un qui, par le brillant de son genie et la rapidite de son destin,
fut comme l'Andre Chenier de la science; et, dans la liste des
jeunes illustres diversement ravis avant l'age, je dis volontiers:
Vauvenargues, Barnave, Andre, Hoche et Bichat.]
Il ne l'est pas moins de Boulanger et de tout son siecle par
l'ex
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